Si tous les établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ne sont pas concernés par des décès de résidents infectés par le SARS-CoV-2, certains d'entre eux connaissent tout de même un nombre conséquent de morts et se heurtent à la difficulté de la mise en place de protocoles de soins funéraires sécurisés.
« La grande majorité des 7 000 EHPAD est encore totalement épargnée par le virus », explique Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du syndicat des établissements et résidences privés pour personnes âgées (SYNERPA). Elle dénombre : « selon les chiffres épars des ARS, par exemple, on estime que 22 % des établissements environ ont au moins un cas. En Île-de-France, 150 établissements sur 700 sont dans ce cas-là. Mais il y a un petit groupe d'EHPAD, environ 50, qui vivent des situations dramatiques. Ce sont des établissements où le SARS-CoV-2 est arrivé très tôt, au début du mois de mars ». Ces établissements ne sont pas concentrés dans les régions les plus touchées, selon le SYNERPA qui en recense sur tout le territoire.
Des protocoles difficiles à appliquer
Le 25 mars dernier, le Haut Conseil de santé publique (HCSP) a publié des recommandations sur les protocoles à appliquer lors des soins funéraires apportés aux patients décédés à la suite d'une infection par le SARS-CoV-2, et notamment dans les EHPAD. Des protocoles parfois difficiles à interpréter et appliquer.
« C'est le principal problème, les établissements ne sont pas habitués à devoir gérer jusqu'à 20 décès par semaine, précise Florence Arnaiz-Maumé. Et le risque infectieux complique considérablement les choses, surtout en ce qui concerne la place de la famille dans ce genre de moment ». Selon elle, «aujourd'hui, deux théories s'affrontent : la théorie maximaliste qui consiste à éviter tout risque de contamination par une mise en bière extrêmement rapide et transfert du cercueil, et une autre approche considérant que la famille doit pouvoir se recueillir quelques minutes ».
Les organismes funéraires sont sous tension dans les zones les plus touchées par l'épidémie et manquent d'équipement pour protéger leur personnel, ce qui a tendance à les pousser à une mise en bière très rapide.
Une politique de test déficiente, et pas assez de protections
Au-delà de la problématique de la gestion des décès, les EHPAD ont désespérément besoin de tests de l'avis de Florence Arnaiz-Maumé. « Une fois que l'on a un ou deux tests positifs, les autorités considèrent qu'il n'est pas nécessaire de tester les résidents qui tombent malades par la suite, regrette-t-elle. Sauf qu'il y a d'autres pathologies qui circulent, notamment des gastro-entérites. Il nous faut une véritable politique de test. »
Si la promesse de cinq masques par lit et par semaine a été tenue, les syndicats d'EHPAD espèrent aussi pouvoir recevoir des masques FFP2, qui seront de plus en plus nécessaires avec le prolongement de la crise, de même que des protections intégrales.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024