La circulation du Sars-CoV-2 repart à la hausse, après huit semaines d’amélioration de la situation épidémique, indique Santé publique France (SPF) dans son dernier point épidémiologique. Cette reprise concerne la plupart des régions métropolitaines, avec une incidence moyenne en semaine 36 (du 5 au 11 septembre) de 186 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants, soit une hausse de 12 % par rapport à la semaine précédente où un recul de 9 % avait été enregistré.
La hausse des contaminations est portée « notamment par les moins de 20 ans » et principalement les 0-9 ans, chez lesquels un bond de 111 % a été enregistré, signale SPF. « Le scénario le plus probable est celui d'un pic épidémique à la rentrée », expliquait mi-août la Pr Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (successeur du Conseil scientifique).
Le sous-variant d’Omicron BA.5 reste largement majoritaire et représente en métropole 93 % des séquences interprétables de l’enquête Flash S34 (22 août). Dans cette même enquête, les sous-lignages BA.4 et BA.2.75 représentent respectivement 6 % et 0,6 % des séquences.
Un nombre croissant de réinfections possibles par Omicron
Omicron est associé à de nombreuses réinfections, poursuit SPF. Au cours de la semaine du 1er au 7 août, 18 % des cas confirmés de Covid-19 étaient des cas possibles de réinfection. Pour 54 % des réinfections possibles survenues début août, le premier épisode a eu lieu après début janvier 2022 (période durant laquelle la prévalence d’Omicron était de plus de 90 %), est-il relevé. Et, depuis le 2 mars 2021, 94,8 % des cas possibles de réinfection, pour lesquels un résultat de criblage interprétable était disponible, sont des suspicions de variant Omicron, est-il précisé.
Globalement, la proportion de réinfection par rapport à l’ensemble des cas « est en forte augmentation depuis décembre 2021 » et la probabilité de réinfection « augmente avec l’ancienneté de la première infection pour atteindre un plateau environ six mois après la première infection », commente SPF. Aussi, l’analyse des données met en évidence un « nombre croissant de réinfections possibles par Omicron après un premier épisode dû à ce variant », mais le risque de réinfection après un premier épisode avec un autre variant « reste nettement plus élevé ».
Pour l’heure, la reprise n’a pas d’impact sur les indicateurs hospitaliers. Les nouvelles hospitalisations sont en recul de 16 % par rapport à la semaine précédente (1 925 hospitalisations en semaine 36), de même que les admissions en soins critiques qui baissent de 18 % (201 nouvelles admissions). Il reste encore difficile d’anticiper l’effet de la reprise, en raison notamment de l’inconnue persistante sur l’immunité de la population. « On va rester dans un certain brouillard pendant au moins les deux prochaines semaines », estime auprès de l’AFP l’épidémiologiste Mircea Sofonea. En s’appuyant sur les dynamiques observées lors des deux précédentes vagues, « on ne devrait pas courir le risque d'une saturation hospitalière », poursuit-il.
Un 2e rappel sans attendre les vaccins bivalents
L’enjeu est actuellement de « renforcer l’effort de vaccination », insiste SPF, alors que, parmi les personnes éligibles (selon le délai depuis leur dernière injection), seulement seuls 33,9 % des 60-79 ans et 47,4 % des 80 ans et plus ont reçu leur seconde dose de rappel. Malgré l’arrivée prochaine des vaccins bivalents, combinant la souche ancestrale et celle d’Omicron (BA.1 ou BA.4 et BA.5), les personnes éligibles sont invitées à ne pas attendre pour leur quatrième dose. Déjà autorisés au niveau européen, ces nouveaux vaccins seront l’objet, en début de semaine prochaine, d’un avis de la Haute Autorité de santé (HAS) précisant leur place dans la stratégie vaccinale.
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