SALMONELLLA, Mycobacterium, Legionella ou Chlamydia, toutes ces «charmantes» bactéries ont un point commun : leur mode de vie. Et plus encore, leur mode de survie. Ces bactéries intracellulaires échapperaient en effet à la voie de dégradation lysosomiale de leur hôte en rusant avec la machinerie SNARE, d’après les résultats d’une équipe franco-américaine.
Cette découverte met ainsi à jour un mécanisme moléculaire susceptible d’être utilisé à l’avenir comme cible thérapeutique. En bloquant ce système de protection, les bactéries ainsi vulnérables pourraient être phagocytées puis éliminées.
Pour pénétrer à l’intérieur des cellules hôtes, on sait que les pathogènes exploitent et manipulent le trafic vésiculaire intracellulaire. Pour fusionner avec la membrane eucaryote, les virus, par exemple, utilisent des glycoprotéines proches des protéines SNARE structurellement et fonctionnellement. Quant aux bactéries intracellulaires, c’est, en revanche, une toute autre histoire : elles doivent bloquer la fusion des phagosomes infectieux avec les compartiments intracellulaires afin d’échapper à la voie de dégradation. Dans ce travail, l’équipe dirigée par Fabienne Paumet de la Thomas Jefferson University (Philadelphie) a réalisé différentes séries d’expériences sur deux modèles, l’un in vitro et l’autre cellulaire. C’est ainsi que les chercheurs ont montré comment les cellules bloquent la fusion membranaire en inhibant directement les protéines SNARE responsables.
La machinerie SNARE.
Pour deux types de bactéries, les Chlamydia et les légionnelles, les scientifiques ont identifié plus précisément ces protéines inhibant la machinerie SNARE, dites «SNARE like ». Il s’agit des protéines IncA et IcmG/DotF, respectivement pour les Chlamydia et les légionnelles. L’équipe a même caractérisé de façon précise les motifs protéiques responsables de l’activité inhibitrice. Selon les auteurs, il est probable que ces motifs ont été sélectionnés pour la survie du pathogène tout au long de l’évolution.
Curieusement, les chercheurs ont observé également que les Chlamydia exprimaient d’autres protéines «SNARE like ». La redondance souligne ainsi l’importance de ce système protecteur, où toute éventuelle défaillance est parée par des moyens de suppléance. Il n’est pas exclu non plus qu’il existe un «timing » d’activité protéique selon l’étape de l’infection ; autre hypothèse, la variété des protéines «SNARE like» pourrait refléter une variété de machinerie SNARE, et ainsi viser à protéger les vacuoles infectieuses de nombreux événements de fusion membranaire.
PLoS ONE, octobre 2009, volume 4, issue 10.
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