Face à l’intensification de la circulation de la dengue et à l’augmentation du nombre de cas, la Martinique et la Guadeloupe sont passées en phase épidémique depuis le 17 août, indique Santé publique France (SPF), dans son point épidémiologique régional. Dans ces territoires où cette maladie virale circule selon un mode de transmission endémo-épidémique, les passages aux urgences pour syndrome de dengue sont en hausse.
En Guadeloupe, les indicateurs virologiques montrent une augmentation « nette » des cas ces trois dernières semaines (semaine 30 à 32) avec une moyenne de 75 cas hebdomadaires recensés, « soit deux fois plus de cas que les trois semaines précédentes », relève SPF. Par ailleurs, 136 passages aux urgences ont été recensés depuis le début de l'année 2023, avec un doublement (de 15 à 32 passages) entre la semaine 31 (du 31 juillet au 6 août) et la semaine 32. Durant cette période, 5 cas graves ont été observés, mais aucun décès n’a été recensé.
En Martinique, depuis trois semaines, « le nombre hebdomadaire de cas confirmés de dengue se fixe autour d’une centaine de cas » alors qu’il était en moyenne d’une trentaine de cas entre les semaines 26 et 29, indique SPF. Une cinquantaine de passages aux urgences ont également été signalés entre les semaines 29 et 32, dont 10 se sont traduits par une hospitalisation.
La population invitée à lutter contre la prolifération
« Le sérotype DENV-2 a été identifié dans une majorité des cas investigués en Martinique et en Guadeloupe », poursuit l’agence sanitaire. En Martinique, « la dernière crise importante liée au DENV-2 remonte à plus de 10 ans », a rappelé Laurence Gola de Monchy, secrétaire générale de la préfecture de Martinique, lors d'une conférence de presse commune, le 22 août, avec le Centre de démoustication et de recherches entomologiques (CEDRE), l'Agence Régionale de Santé et la Collectivité Territoriale de Martinique. « Les jeunes publics qui sont nés après 2013-2014 ne sont absolument pas immunisés contre cette souche virale », a-t-elle poursuivi.
Dans ce territoire, les autorités appellent la population à se mobiliser pour lutter contre l’épidémie. « Il faut impérativement que chacun comprenne qu'il y a un travail de contrôle de son environnement pour supprimer les gites larvaires », a estimé Manuel Étienne, directeur du CEDRE, lors du point presse.
De son côté, SPF renouvelle ses recommandations pour éviter une contamination. Il s’agit d’abord d’éviter la prolifération des moustiques vecteurs, Aedes Aegypti, notamment en éliminant les eaux stagnantes et les objets susceptibles d’accumuler des eaux pluviales dans et autour des maisons. L’enjeu est aussi de se protéger des piqûres de moustiques, en portant des vêtements longs, en dormant sous une moustiquaire imprégnée et en utilisant des répulsifs antimoustiques cutanés ou non.
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