Selon un travail préclinique chez le singe, prépublié dans « BioRxiv » par des chercheurs des Instituts nationaux américains de la santé (NIH) en collaboration avec le laboratoire Moderna, les vaccins à ARNm actuels procurent la même protection contre Omicron que le vaccin à ARNm spécifique au nouveau variant développé par la société de biotechnologie.
Comparé aux variants précédents, Omicron contient plus de 30 mutations au niveau du gène codant pour la protéine Spike. Les titrations d'anticorps neutralisants dirigés contre Omicron sont très réduites par rapport à celles d'anticorps capables de se fixer sur les variants plus anciens, d'un facteur 60 à 80 chez les sujets ayant eu une infection Covid et de 20 à 130 chez les vaccinés.
Dans ce contexte, les auteurs ont comparé l'efficacité d'une dose de rappel avec le vaccin spécifique à Omicron à une dose de rappel par les vaccins à ARNm existants chez huit macaques. Ces singes avaient été préalablement primo-vaccinés au printemps 2021 (deux doses à 100 μg du vaccin Spikevax de Moderna). La dose de rappel a été administrée environ neuf mois après, avec soit du Spikevax, du Comirnaty (Pfizer) ou le vaccin à ARNm spécifique à Omicron (Moderna). Quatre semaines après la dose de rappel, les animaux ont été exposés à différents variants du Sars-CoV-2.
Pour l'heure, les vaccins disponibles suffisent
Après la dose de rappel, les titrations d'anticorps dirigés contre la Spike étaient revenues au même niveau que six semaines après la deuxième dose, quel que soit le vaccin employé. Pour les anticorps anti-Omicron, la titration après le rappel dépassait le pic observé après la 2e dose, là aussi quel que soit le vaccin, mais tout en restant inférieure à celle des anticorps dirigés contre les autres variants. La dose de rappel diminuait le risque d'infection chez les animaux exposés, y compris contre le variant Omicron. Les auteurs n'étaient pas en mesure de dire si cette observation était due à la moindre virulence d'Omicron, à la vaccination, ou à une combinaison des deux.
« Ce qui est important, c'est que les trois vaccins à ARNm augmentent dans de mêmes proportions la quantité d'anticorps dirigés contre Omicron et favorisent l'expansion de lymphocytes B réactifs contre différents variants, précisent les auteurs. Pour l'heure, une stratégie vaccinale imposant une dose de rappel utilisant les vaccins disponibles semble suffisante pour éviter un surrisque d'hospitalisation et de décès. »
À l'avenir, les choses pourraient cependant changer : « Si Omicron reste le variant dominant ou s'il est remplacé par un variant qui lui soit antigéniquement proche, alors il est possible que de nouveaux vaccins deviendront nécessaires, préviennent les chercheurs. Ce sera en particulier le cas pour les populations immunologiquement naïves comme les enfants ». Il faudra cependant rester vigilant à ce que de nouveaux vaccins spécifiquement conçus contre Omicron restent efficaces contre d'autres variants. « Une étude récente a montré que l'immunisation de souris contre un vaccin à ARNm spécifique à Omicron ne protégeait pas ces animaux contre les autres variants du Sars-CoV-2 », préviennent les auteurs.
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