En Sierra Leone, les centres de traitement lors de l’épidémie du virus Ebola ont permis d’éviter 57 000 cas et 40 000 décès liés à l’infection, selon une étude publiée dans les « Proceedings of the National Academy of Sciences ». Les chercheurs du London School of Hygiene and Tropical Medicine indiquent que leur mise en place un mois plus tôt aurait permis de diviser par 2 l’épidémie. Selon l’OMS, il y a eu 13 945 cas d’Ebola en Sierra Leone, dont environ 70 % ont entraîné le décès en 2014.
Plus de 1 500 lits spécifiques ont été créés dans le pays entre septembre 2014 et février 2015, ainsi que 1 200 unités de traitement pour venir en renfort au système de santé surchargé. Pour leurs prédictions, les chercheurs ont utilisé des modèles mathématiques, qui ont permis de séparer l’effet des centres de traitement de celui d’autres facteurs, comme les changements de comportement, la coopération des populations, la meilleure identification des cas et la sécurisation des rites funéraires.
Une vigilance à maintenir
Comme le souligne le Pr John Edmunds, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et co-auteur : « Il y a eu beaucoup de critiques sur la lenteur à répondre à l’épidémie d’Ebola par la communauté internationale. Notre analyse suggère que la mise en place de lits de traitement juste 1 mois plus tôt aurait pu réduire encore la taille de l’épidémie et potentiellement sauver des centaines de vie supplémentaires. La façon dont nous préparons et dont nous répondons à de futures épidémies d’Ebola et à d’autres maladies infectieuses a besoin d’être renforcée. »
La semaine dernière, une infirmière britannique âgée de 39 ans, Pauline Cafferkey, déclarée guérie du virus en janvier, a été admise en avion militaire au Royal Free Hospital de Londres pour une « complication tardive inhabituelle » liée à une réactivation du virus, selon l’établissement. C’est seulement le 2e cas décrit de réactivation et le risque de transmission est « faible », a indiqué Paul Cosford, directeur au Public Health England. L’avis est partagé par le Pr John Edmunds, qui met malgré tout en garde : « Le risque de transmission par ces individus semble très bas mais, avec tant de survivants en Afrique de l’Ouest, il y a un risque que de nouvelles épidémies se déclenchent. (...) C’est pourquoi les autorités doivent rester très vigilantes. »
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