En juillet dernier, le groupe stratégique consultatif d'experts (SAGE) sur la vaccination de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommandait l'introduction du vaccin expérimental Ad26.ZEBOV/MVA-BN de Johnson & Johnson, en République démocratique du Congo (RDC) où l'épidémie d'Ebola est toujours active. Le groupe s'est à nouveau réuni les jeudi 10 et vendredi 11 octobre et a communiqué quelques détails sur la manière dont ce vaccin sera introduit.
Premier point important, il ne sera pas utilisé dans le cadre des vaccinations « en ceintures » pour lesquelles seul le vaccin rVSV ZEBOV GP, produit par Mercks, est employé. Les vaccinations « en ceintures » consistent à immuniser l'ensemble des personnes ayant été en contact avec des cas confirmés, ainsi que celles avec qui elles ont elles-mêmes été en contact. Cette approche, expérimentée avec succès lors de l'épidémie d'Afrique de l'Ouest, a permis de vacciner 230 000 personnes en RDC selon les dernières données de l'OMS.
Le vaccin de Johnson & Johnson, toujours en cours d'évaluation, « sera réservé aux régions où il n’y a pas de transmission active », précise le Dr Michel Zaffran, directeur OMS chargé de l'éradication de la poliomyélite et membre du SAGE. Ce choix est dicté par les caractéristiques de ce vaccin qui le rendent peu utilisable en situation d'urgence : il doit en effet être administré en 2 doses séparées d'une période de 66 jours.
En prévision de la prochaine l'épidémie
Pour le Dr Joachim Hombach, secrétaire exécutif du SAGE, cette introduction doit préparer le terrain à de futures campagnes de vaccination en dehors d'un contexte d'urgence, dans les régions où de nouvelles épidémies sont susceptibles de réapparaître. L'Ad26.ZEBOV/MVA-BN (produit sur la base d'un adénovirus de sérotype 26) pourrait alors se révéler être un meilleur candidat que le vaccin de Mercks (produit à partir du virus de la stomatite vésiculaire).
« Les deux doses de composition différente, et le virus qui le compose, ne disposent pas de capacités réplicatives et exposent à moins d'effets secondaires. Cela rend ce 2e vaccin plus intéressant pour une vaccination préventive en dehors d'un contexte d'urgence », explique le Dr Hombach.
L'épidémie recule
La réunion du SAGE coïncide avec celle du comité d'urgence de l'OMS, qui s'est félicité de la baisse observée du nombre de cas par semaine : 14 nouveaux cas confirmés entre le 30 septembre et le 6 octobre dans les provinces du Nord Kivu et d'Ituri, en baisse régulière depuis le pic de 126 cas par semaine observé en avril dernier.
« Grâce aux efforts de tous les partenaires impliqués dans la lutte contre l'épidémie, nous avons réussi à contenir les nouveaux cas dans un triangle situé entre les villes de Komanda, Beni, Mendima et Membasa, explique le Dr Michael Ryan, directeur exécutif du programme des urgences sanitaires de l'OMS. C'est une bonne nouvelle car nous n'avons plus de cas dans les zones urbaines, mais aussi une source d'inquiétude car cette région rurale est celle qui concentre les cas de violence et où nos équipes ont le plus de difficulté à travailler. »
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024