Plus de 2 ans après la dernière épidémie d'infections par le virus Ebola qui avait touché le pays, la République Démocratique du Congo est de nouveaux la cible du filovirus, selon un communiqué émanant de l'organisation mondiale de la santé (OMS).
À la date du 13 mai, on recensait 11 cas suspects d'infection par le virus Ebola, dont 3 sont décédés. Tous les patients sont recensés dans la zone de santé de Litaki, dans la province de Bas Uele, à 1 400 km au nord de la capitale, aux abords de la frontière entre la RDC et la république Centrafricaine. Il s'agit de la 8e épidémie d'infection par le virus Ebola en RDC, dont 5 ont eu lieu dans le nord du pays.
Le laboratoire de l'institut national de recherche biomédicale de Kinshasa a confirmé, le 11 mai, que 5 échantillons prélevés chez les patients étaient positifs pour la présence du filovirus Ebola. « Il s'agit vraisemblablement de cas liés à la même chaîne épidémique », analyse Sylvain Baize, responsable du centre national de référence des fièvres hémorragiques virales et de l'unité de biologie des infections virales émergentes (UBIVE) à Lyon.
Le premier cas a été signalé le 22 avril, il s'agissait d'un homme de 45 ans transporté à l'hôpital en taxi et décédé à son arrivée. « Tous les cas sont dans la même localité, et on a identifié 2 cas contact de ce premier patient décédé : le taximan qui l'a transporté et la personne qui a tenté de le soigner à l'hôpital », ajoute Sylvain Baize. Ces 3 premiers cas ont tous été confirmés par le laboratoire de Kinshasa. Les autorités locales suivent actuellement l'évolution de l'état de santé de 25 personnes ayant été en contact avec le second patient.
Malgré le faible nombre de cas, cet événement est bien qualifié « d'épidémie » par les autorités de santé. « Le virus Ebola a un statut un peu spécial, sa virulence est telle que l'on parle d'épidémie dès qu'il y a une transmission entre deux humains », précise Sylvain Baize.
Une région très enclavée
Sur place, les défis logistiques sont immenses, comme le confirme l'organisation non gouvernementale Alima, contactée par « Le Quotidien », dont une équipe d'investigation est déjà à pied d'œuvre à Likati depuis le 12 mai. « Il n'y a aucune route pour atteindre la région, l'acheminement du matériel est très difficile et devra être réalisé par les fleuves, nous précise l'association. Des réunions vont se tenir dans les jours qui viennent avec le ministère de la Santé de la RDC pour savoir ce qui peut être effectivement mis en place », nous assure-t-on.
L'enclavement de la région constitue autant un obstacle à l'arrivée des ONG qu'un avantage pour réduire le risque de propagation. « Vu le lieu où se situent les cas, il y a peu de risque que l'épidémie se répande car, faute de route, les patients ne risquent pas de bouger, confirme le Pr Baize, c'est d'ailleurs une belle performance que l'on ait pu identifier les cas aussi rapidement dans une région aussi reculée ». L'isolement de la région s'est même aggravé depuis les premières épidémies de 1976, sous l'effet de 2 guerres et d'affrontements armés réguliers. « L'épidémie de 1976 provenait à peu près de la même zone et était allée jusqu'à Kinshasa », se souvient Sylvain Baize.
L'organisation mondiale de la santé (OMS) a activé le réseau d'alerte et de réponse et d'alerte aux épidémies (GOARN) pour apporter son soutien au gouvernement de la RDC. Des mesures de contrôle de l’infection, la recherche active de personnes contacts ainsi qu’une surveillance épidémiologique sont d’ores et déjà annoncées.
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