Les semaines passent et l'épidémie d'infection par le virus Ebola dans l'est de la République démocratique du Congo s'aggrave. Selon le dernier compte rendu hebdomadaire de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la semaine qui vient de s'écouler a été marquée « par une escalade notable des incidents de sécurité ciblant les efforts de lutte contre l'épidémie ».
Le 19 avril dernier, une nouvelle étape a en effet été franchie avec la mort du Dr Richard Mouzoko Kiboung, un épidémiologiste camerounais membre de l'OMS, lors d'une attaque contre la clinique universitaire de l'université catholique du Graben, dans la ville de Butembo. Le lendemain, une nouvelle attaque a ciblé le bureau de la coordination de la riposte situé dans les enceintes de l’hôpital général de Katwa. Cette dernière attaque a été repoussée par les gardes armés.
Selon les propos du colonel Kumbu Ngoma, procureur auprès la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, relayés par le site d'information congolais actualité.cd, les interrogatoires menés sur 11 membres de la milice Maï-Maï (impliquées dans les 2 incidents) indiquent que ces attaques ciblaient spécifiquement les équipes chargées d'organiser la riposte contre la maladie à virus Ebola. D'autres attaques auraient également été planifiées contre des dignitaires religieux impliqués dans la sensibilisation de la population vis-à-vis du virus Ebola.
En réponse à ces attaques répétées, les personnels soignants de la ville de Butembo ont manifesté, ce mercredi 24 avril, et menacé de se mettre en grève si leur sécurité n'était pas mieux assurée. Pour sa part, l'OMS a annoncé avoir mis fin « temporairement » à l'activité de ses équipes dans les zones les plus à risque de violence, « jusqu'à ce que des mesures de sécurité aient pu être renforcées », en collaboration avec le gouvernement de RDC et l'Organisation des Nations unies.
Une épidémie moins bien monitorée
L’incidence des cas d'infection par le virus Ebola a été marquée au cours de la semaine du 15 avril, par 35 nouveaux cas probables ou confirmés, contre plus de 60 cas par semaine au cours des 4 semaines précédentes. Cette accalmie est toutefois à interpréter avec prudence, compte tenu de l'interruption récente des activités des équipes coordonnées par l'OMS qui reconnaît son incapacité actuelle à apprécier correctement la situation.
Entre le 3 et le 21 avril, 255 nouveaux cas confirmés ont été rapportés. Il s'agit de la période d'activité la plus intense depuis le début de l'épidémie qui totalise désormais 1 367 cas confirmés et probables pour 885 décès.
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