En France, 130 000 à 150 000 personnes vivent avec le VIH, dont 88 % sont sous traitement et le resteront vraisemblablement jusqu'à la fin de leurs jours. Dans un contexte de vieillissement de la population infectée, l'allégement thérapeutique est une des priorités des chercheurs.
L'essai ANRS QUATUOR, dont les résultats définitifs viennent d'être présentés au congrès de la société international du sida (IAS), à Mexico, propose une stratégie typiquement française dans sa conception : offrir aux patients la possibilité de ne prendre leur traitement que 4 fois par semaine au lieu de sept, dégageant ainsi des « week-ends off » et réduisant l'impact des trithérapies.
Cette étude s'inscrit dans le prolongement direct de l'étude ANRS 4D, présentée à Durban (Afrique du Sud) en juillet 2016. Au cours de ce travail, 96 des 100 patients de l'étude conservaient une charge virale indétectable en ne prenant leur traitement que 4 jours par semaine.
Dans l'essai QUATUOR, cette stratégie a été expérimentée chez 647 patients sous traitement antirétroviral, recrutés dans 59 centres français, et dont l'infection est sous contrôle depuis au moins un an. En moyenne, leurs charges virales étaient indétectables depuis 5,8 ans. Ce profil de patient, répondeur et observant, est typiquement celui qui pourrait bénéficier d'une stratégie de désescalade du traitement.
Un premier groupe de 318 patients a été traité de manière conventionnelle (7 jours sur 7) et un second groupe recevait un traitement réduit à 4 jours par semaine.
Charge virale toujours indétectable
Au cours des 48 semaines de suivi, les charges virales étaient indétectables chez 95,6 % des patients du groupe 4 jours par semaine, et chez 97,2 % des patients du groupe traité toute la semaine. Par ailleurs, 6 patients du groupe 4 jours par semaine et 4 patients de l'autre bras ont présenté un échec virologique. Selon l'analyse statistique menée par les auteurs, il n'y avait pas de différence significative entre les 2 groupes.
À ce stade, aucun effet quantifiable n'a été observé en ce qui concerne la tolérance au traitement, toutefois « la possibilité d'un tel allégement du traitement constitue une option potentielle pour la prise en charge thérapeutique des patients infectés par le VIH », estiment les auteurs.
D'autres options pour réduire l'impact des traitements sont possibles, très prisées dans le monde anglo-saxon de la recherche : la prescription de bithérapies (telles que Juluca ou Devato, récemment arrivées sur le marché en Europe) ou la recherche de traitement injectable à longue durée d'action.
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