La moitié des patients hospitalisés pour Covid sévère souffrent d'une complication, les moins de 50 ans ne sont pas épargnés

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Publié le 19/07/2021
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Crédit photo : Phanie

Dans la moitié des cas, les patients hospitalisés pour cause de Covid-19 sévère souffrent d'une complication. Par ailleurs, plus d'un quart de ces mêmes patients ont une atteinte suffisamment grave pour altérer leur qualité de vie, une fois l'infection résolue.

Ces chiffres proviennent d'une étude britannique de cohorte prospective publiée dans « The Lancet », qui a inclus 70 000 adultes britanniques hospitalisés à la suite d'un Covid sévère dans 302 hôpitaux du Royaume Uni. Les chercheurs ont utilisé le protocole de caractérisation des patients ISARIC proposé par l'OMS.

La moitié d'entre eux (36 367 sur 73 197) ont développé au moins une complication durant leur hospitalisation. Les complications les plus communes étaient une insuffisance rénale (24 % des membres de la cohorte), une insuffisance respiratoire (18 %), et des complications systémiques (16 %). De complications hépatiques (11 %), cardiovasculaires (12 %) et neurologiques (4 %) étaient également relevées.

Des taux de complications étaient élevés dans tous les groupes d'âge et de sexe, bien que les hommes et les personnes de plus de 60 ans constituent les catégories les plus à risque. Les auteurs préviennent que ces complications « pourraient faire peser un poids substantiel sur le système de santé dans les années à venir ». Selon les données anglaises, 27 % des patients hospitalisés présentaient une complication dont la conséquence fut une atteinte fonctionnelle persistante à la fin de leur hospitalisation.

Les effets à long terme de ces complications sont à distinguer des symptômes persistants du Covid-19, populairement appelés « Covid long », dont les mécanismes mêmes font encore l'objet d'investigation et peuvent survenir chez des patients ayant fait des formes plus légères de Covid-19.

Plaidoyer pour la vaccination

Dans le détail, si les patients de plus de 60 ans étaient les plus à risque de complication (54 % des 60 à 69 ans et 52 % de 70 à 79 ans), les jeunes sont également concernés puisque 39 % des 19 à 49 ans ont connu une complication. Les hommes sont plus touchés que les femmes, mais l'ethnie n'a aucune incidence.

Ces données ont été collectées avant août 2020, avant que les vaccins et les nouveaux variants ne changent la physionomie de l'épidémie. Les auteurs estiment toutefois que les résultats, « restent pertinents pour contrer l'idée reçue selon laquelle le Covid-19 ne présente aucun risque pour les jeunes adultes en bonne santé, dont beaucoup restent non vaccinés à ce jour, expliquent les auteurs. Ces résultats contredisent le message actuel, qui affirme que la pathologie n'est dangereuse que chez les patients ayant déjà des comorbidités. La sévérité de la maladie est un prédicteur des complications, même chez des adultes jeunes. La prévention des complications passe donc par la prévention primaire, c’est-à-dire la vaccination. »

Les auteurs jugent que davantage d'études seront nécessaires pour évaluer correctement les conséquences à long terme des complications du Covid-19.


Source : lequotidiendumedecin.fr