Dans une mise à jour de sa note technique du 14 janvier, l’agence sanitaire britnannique Public Health England a annoncé la détection de la mutation E484K dans certains génomes du variant britannique B.1.1.7.
Cette mutation de la protéine Spike du virus, d’abord identifiée dans les variants sud-africain B1.351 (501.V2) et brésilien P1, est suspectée de perturber la réponse immunitaire acquise. Elle a été détectée au Royaume-Uni dans 11 séquences du variant B1.1.7. « Une évolution inquiétante, mais pas totalement inattendue », juge Julian Tang, virologue à l’université de Leicester, cité par l’agence britannique Science Media Center.
Selon les « informations préliminaires » diffusées par Public Health England, cette mutation E484K aurait été acquise à plusieurs reprises. « Cela suggère que le variant britannique acquiert cette mutation de manière indépendante », analyse Jonathan Stoye, virologue à l’Institut Francis Crick.
Une efficacité moindre des vaccins en Afrique du sud
L'hypothèse est que cette mutation se produise à la suite d’une sélection immunitaire. « Un événement d'acquisition signifie que la mutation E484K a été acquise par le variant B.1.1.7 au cours du processus de réplication virale et de sélection des variants viraux plus aptes à se développer en présence d'une réponse des anticorps, explique Lawrence Young, virologue à l'université de Warwick. C'est une préoccupation. Cela montre que le virus est très susceptible de s'adapter à notre réponse immunitaire ».
Cette capacité à perturber la réponse immunitaire suscite l’inquiétude sur l’efficacité des vaccins disponibles ou en développement. Les communications de Pfizer/BioNTech et Moderna reconnaissent une efficacité moindre de leurs vaccins en Afrique du Sud. Les résultats annoncés par Johnson & Johnson pour son vaccin candidat vont dans le même sens, avec une efficacité de 57 % en Afrique du Sud contre 72 % aux États-Unis.
« La mutation E484K pourrait contribuer à cette réduction de l'efficacité du vaccin », estime Lawrence Young. Selon lui, la mutation E484K peut affaiblir la réponse immunitaire et également avoir un impact sur la longévité de la réponse des anticorps neutralisants. « Les variants B.1.1.7 portant la mutation E484K pourraient être plus efficaces lors de la réinfection », poursuit Lawrence Young.
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