En juin dernier, le CHMP (Comité des médicaments à usage humain) a donné un avis positif pour Maviret (glécaprévir/pibrentasvir) d'Abbvie.
Cet antiviral d’action directe (AAD) associe deux nouvelles molécules antivirales : le glécaprévir (100 mg), un inhibiteur de la protéase NS3/4A et le pibrentasvir (40 mg), un inhibiteur de la protéine NS5A. Il offre une nouvelle option thérapeutique pangénotypique (G1 à 6) pour la majorité des patients atteints par le VHC, notamment les patients non cirrhotiques et naïfs de traitement (grande majorité des patients), mais aussi les patients plus difficiles à traiter, y compris ceux souffrant d’une cirrhose compensée, les co-infectés VNC/VIH-1 et ceux dont les options de traitement étaient auparavant limitées : patients souffrant d’insuffisance rénale chronique sévère ou atteints d’une infection par le VHC de génotype 3.
L'AMM inclut le traitement des patients prétraités par pegIFN + ribavirine +/- sofosbuvir ou sofasbuvir + ribavirine. Le programme de développement clinique a porté sur plus de 2 300 patients dans 27 pays. Un taux de guérison de 97,5 % (779/799), a été observé après 8 semaines de traitement chez les patients non cirrhotiques et naïfs de traitement. Ce taux de guérison élevé a été obtenu indépendamment des caractéristiques démographiques (âge, sexe, origine ethnique, IMC…) et virales (génotypes, charge virale…) des patients. Pour les patients naïfs de traitement souffrant de cirrhose compensée et infectés par un VHC de génotype 1 à 6, un taux de guérison de 98 % (201/205) a été obtenu après 12 semaines de traitement.
La tolérance est bonne. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés dans les études, étaient des céphalées et de la fatigue. La dose recommandée de Maviret est de 300 mg/120 mg (soit 3 comprimés) pris une fois par jour avec de la nourriture. « Le profil des patients souffrant d’hépatite C évolue, a souligné le Pr Christophe Hézode (Henri Mondor, Créteil). Aujourd’hui, près de 85 % sont des non cirrhotiques. Ce sont des malades moins sévères et naïfs de traitement. Cependant, ces patients (usagers de drogues pour la plupart, migrants) sont plus difficiles à prendre en charge. Il faut donc leur donner le traitement le plus simple possible : traitement court, sans ribavirine, une prise par jour et présentant peu d’interactions médicamenteuses. » L’objectif est d’arriver, comme l’a déclaré l’OMS, à éradiquer le virus de l’hépatite C d’ici 2030.
Conférence de presse organisée par Abbvie
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