Les larmes et le sperme sont deux réservoirs du virus Ebola bien identifiés, mais qu'en est-il du lait maternel ? Dans une lettre de recherche publiée hier dans « The Lancet », les Dr Mija Ververs (centre pour la santé humanitaire de l'école de santé publique Johns Hopkins Bloomberg, Baltimore) et Akanksha Arya (université Thomas Jefferson, Philadelphie) ont décrit 5 cas de femmes (2 Ougandaises, 2 Guinéennes et 1 Sierra-Léonaise) chez qui la présence de virus Ebola dans le lait maternel a été démontrée à l'aide d'une amplification RT-PCR. Toutes ces patientes ont été exposées au virus lors de l'épidémie qui a eu lieu en Afrique de l'Ouest entre 2013 et 2016.
Dans trois cas, il s'agissait de survivantes chez qui un prélèvement de lait maternel avait été fait entre 7 et 26 jours après le début des symptômes. Les deux autres cas étaient des femmes dont l'infection est restée asymptomatique. Le point qui attire particulièrement l'attention des deux chercheuses, est le fait que, dans trois cas, un examen sérologique avait conclu à une absence de virus dans le sang. Cette « discordance » semblerait indiquer une persistance du virus après la guérison complète. Les auteures précisent néanmoins qu'en l'état actuel des connaissances, les données sur la persistance à long terme du virus dans les glandes mammaires sont « rares et peu concluantes ».
Des recommandations à revoir ?
L'épidémie actuelle d'infections par le virus Ebola en République démocratique du Congo totalise désormais plus de 2 800 cas, dont 56 % sont des femmes. Or, « les recommandations actuelles concernant l'allaitement, émises par le ministère de la Santé de la RDC et soutenues par l'UNICEF, estiment qu'une femme ayant été infectée par le virus Ebola peut allaiter à partir du moment où la sérologie est négative, rappellent les auteures. Ces recommandations nous préoccupent car la séronégativité pour le virus Ebola n'est pas un gage de sécurité en ce qui concerne le lait maternel. »
Les chercheuses appellent de leurs vœux la réalisation de recherche sur les questions qui restent en suspens : combien de temps le virus peut-il persister dans le lait maternel, et existe-t-il un risque de transmission à l'enfant via l'allaitement ?
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