On savait le variant Delta plus transmissible et plus virulent. Il serait également plus à risque de réinfection, selon une étude indienne publiée dans « Science ». Ce constat a pu être tiré alors que l'Inde a connu plusieurs vagues de Covid, la dernière d'avril liée au variant Delta ayant submergé le pays avec plus de 20 000 cas par jour.
Selon l'équipe internationale, le variant Delta est capable d'infecter des personnes ayant déjà rencontré le SARS-CoV-2, un épisode précédent conférant une protection équivalente à 50 à 90 % de celle acquise contre les lignées antérieures. Début octobre, un rapport de l'Office for National Statistics, l'institut britannique officiel des statistiques, concluait que le risque de réinfection est quasi deux fois plus élevé avec le variant Delta, en particulier en cas de charge virale moindre lors de la première infection, précisant que ce risque reste faible.
Augmentation des taux d'anticorps
Pour leur travail, les chercheurs coordonnés par Partha Rakshit du Centre national de contrôle des maladies à Delhi et Anurag Agrawal de l'Institut de génomique et de biologie intégrative CSIR à New Dehli ont combiné les données épidémiologiques et génomiques à une modélisation mathématique, avec l'aide de l'université de Cambridge et l'Imperial College de Londres ainsi que l'université de Copenhague.
Pour étudier plus particulièrement la question de la réinfection, les scientifiques ont utilisé une cohorte suivie par l'Institut de génomique et de biologie intégrative CSIR. En février 2021, 42,1 % des personnes non vaccinées présentaient des anticorps contre le SARS-CoV-2. En juin, elles étaient 88,5 %, ce qui suggère un taux très élevé d'infection durant la deuxième vague. Parmi les 91 participants ayant déjà été infectés avant le Delta, plus d'un quart (27,5 %) avait des taux augmentés d'anticorps, ce qui apporte la preuve d'une réinfection.
Comprendre l'épidémie dans le monde
En analysant les prélèvements des cas survenus chez des personnes vaccinées au sein d'un seul centre sur la période d'étude (n = 24), l'équipe a observé que le variant Delta était plus à même d'infecter que les autres variants, environ près de sept fois plus.
La deuxième vague de Covid a été une déferlante en Inde. La première avait été importante touchant un adulte sur cinq (21 %) et un adolescent sur quatre (25 %), rappelle le CSIR, les chiffres étant encore plus élevés dans les mégapoles du pays avec, par exemple, la moitié des adultes infectés à Delhi en février 2021.
La très forte contagiosité et l'échappement immunitaire partiel du variant Delta ont contribué à l'épidémie débordante à Delhi, écrivent les auteurs. Une franche accalmie a été observée à Delhi après cette flambée massive. « Mais des épidémies de Delta ont continué dans des régions d'Inde et ailleurs dans le monde, malgré une séropositivité modérément élevée ou des taux de vaccination qui étaient précédemment considérés comme étant adéquats », poursuivent-ils.
Le variant Delta est bien capable d'entraîner des flambées épidémiques dans des populations ayant déjà une réponse immunitaire à des variants précédents. « Ce travail aide à comprendre les épidémies mondiales de Delta, y compris dans les populations hautement vaccinées, explique Anurag Agrawal. Parce que le variant Delta peut se transmettre chez des personnes vaccinées ou précédemment infectées afin d'identifier ceux qui sont vulnérables. »
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024