Le Liberia outragé, le Liberia brisé, le Liberia martyrisé, mais le Liberia libéré d’Ebola. Le dernier malade infecté dans le pays a été inhumé le 28 mars dernier. Depuis ce week-end, les 42 jours sans nouvelle infection – délai nécessaire pour pouvoir déclarer officiellement la fin de l’épidémie – se sont donc écoulés et « l’épidémie d’Ebola au Liberia est terminée » a déclaré Alex Garasisa, un des responsables de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Plus de 4 700 morts
L’épidémie a déjà été officiellement endiguée au Mali, au Nigeria et au Sénégal. Mais le Liberia est le premier des trois pays les plus touchés (Guinée, Liberia et Sierra Leone) à en finir avec l’épidémie.
Avec plus de 4 700 morts, le Liberia est le pays qui a payé le plus lourd tribut, malgré un nombre de cas (10 500) légèrement inférieur à celui enregistré en Sierra Leone.
L’annonce de la fin de l’épidémie a été prononcée samedi, lors d’une cérémonie au siège de la cellule de crise anti-Ebola, par la présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf. Plusieurs organisations non gouvernementales ont salué la nouvelle, notamment Action contre la faim qui loue « la mobilisation des communautés pour contrôler l’épidémie ». Médecins sans frontière « se réjouit » de la fin de l’épidémie au Liberia, mais reste cependant prudente : « tant que de nouveaux cas sont encore découverts en Guinée et en Sierra Leone, l’épidémie n’est pas encore terminée ».
Les experts de l’ONU très critiques vis-à-vis de l’OMS
Près de 200 travailleurs de la santé libériens sont morts après avoir contracté le virus. L’épidémie a ainsi fragilisé un système national de santé déjà affaibli par 15 ans de guerre civile. « Il est temps que les besoins sanitaires deviennent une priorité, souligne Mariateresa Cacciapuoti, chef de mission MSF à Monrovia (Libéria). Les Libériens doivent retrouver la confiance de retourner à l’hôpital pour y être soignés. La communauté internationale doit soutenir le Liberia – ainsi que la Guinée et la Sierra Leone - dans la reconstruction d’un système national de santé solide et abordable, avec les ressources humaines et matérielles adéquates ».
Alors que la fin de l’épidémie en Afrique se profile à l’horizon, un groupe d’experts indépendants, mandatés par l’ONU, a dénoncé le retard et les défaillances de l’OMS dans la gestion d’une « épidémie sans précédent » d’Ebola. Dans son rapport publié lundi, le groupe écrit qu’il « ne comprend toujours pas pourquoi des avertissements précoces lancés de mai à juin 2014 n’ont pas abouti à une réponse adéquate et sérieuse ». L’OMS a déclaré qu’Ebola correspondait à une urgence de santé publique mondiale le 8 août 2014.
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