Maladies rénales, asthme et BPCO, épilepsie, Parkinson, insuffisance cardiaque, syndrome coronarien, hépatite virale, VIH ou encore tuberculose, neuf pathologies chroniques font l'objet de réponses rapides par la Haute Autorité de santé (HAS) afin de « garantir la continuité de la prise en charge au cours de l'épidémie de Covid-19 ».
Pour les maladies rénales chroniques, si un suivi par téléconsultation est recommandé pour les stades les moins sévères, la HAS préconise pour les stades les plus avancés « que l'annonce de pronostic d'évolution et de la mise en place de nouveaux traitements soit maintenues en présentiel par le néphrologue ». De plus, il est recommandé d'être en capacité de débuter sans report le traitement de suppléance dès qu'il s'avère nécessaire (dialyse, préparation de la transplantation rénale).
Pour les patients dialysés ou transplantés, qui sont à risque de formes graves de Covid-19, la téléconsultation est à privilégier le plus possible et la vigilance quant aux mesures barrières doit être accrue lors des séances de dialyse.
Pour les patients épileptiques, qui ne présentent pas de risque accru de forme sévère de Covid-19, la HAS met l'accent sur le maintien de l'observance et sur les risques d'interactions médicamenteuses (AINS, paracétamol et hydroxychloroquine). L'hydroxychloroquine est à éviter chez ces patients car « elle est susceptible d'influencer voire de provoquer la survenue de crises d'épilepsie » mais aussi « car elle peut générer des interactions médicamenteuses avec le traitement de fond ».
Pour les patients BPCO ou asthmatiques, à risque de forme grave, outre le confinement et les mesures barrières, l'accent est mis sur la surveillance des signes d'exacerbation et « de la température 2 fois par jour ». Le traitement de fond doit être poursuivi, y compris les corticoïdes inhalés et par voie orale. En cas de suspicion de Covid-19, il est rappelé de contrôler les constantes (fréquence respiratoire, saturation en oxygène, pression artérielle, pouls).
Pour les patients atteints de Parkinson, qui n'ont pas de risque particulier vis-à-vis du Covid-19, le suivi « de préférence par téléconsultation » est indispensable, avec un maintien du traitement. Il est souligné que « l'activité physique adaptée étant partie intégrante de la prise en charge doit être maintenue ».
En cas d'insuffisance cardiaque, qui augmente le risque de forme grave, il est demandé au cardiologue et au médecin traitant d'assurer le suivi en téléconsultation. Deux points sont à surveiller : la poursuite du traitement et l'apparition de certains symptômes (essoufflement, œdème, fatigue). Il est précisé que le médecin peut convoquer le patient en consultation s'il le juge nécessaire.
En cas d'hépatite virale, qui augmente le risque de forme grave, le suivi doit être « absolument maintenu, au maximum hors des établissements de santé », si possible en téléconsultation. Pour les examens uniquement réalisables à l'hôpital, un report d'un à deux mois peut être envisagé. En cas d'infection Covid-19 suspectée ou confirmée, il est recommandé de limiter la consommation de paracétamol (< 2 g/l) et de prévenir les interactions médicamenteuses. Si besoin, la suspension du traitement antiviral peut être envisagée avec le spécialiste référent.
Pour les patients vivant avec le VIH, la HAS indique qu'en cas d'infection Covid-19, « il est possible d'interrompre le traitement de fond durant quelques jours est possible, le temps de guérir du Covid », et ce afin d'éviter toute interaction médicamenteuse que générerait le traitement du Covid-19.
Pour les patients atteints de tuberculose, à risque de forme grave, la HAS insiste sur la nécessité de maintenir le plus possible le suivi en présentiel, du fait de leur précarité sociale et de leur prise en charge déjà complexe en temps habituel. Le risque d'interaction médicamenteuse doit être évalué avant toute thérapeutique liée au Covid-19.
En cas de syndrome coronarien chronique, à risque de forme grave de Covid-19, l'enjeu est à la fois de respecter le confinement au maximum avec un suivi à distance mais, dans le même temps, de rester vigilant sur le risque d'infarctus du myocarde et d'accident vasculaire cérébral. Outre la poursuite du traitement, il est recommandé un examen en présentiel pour un ECG devant toute modification des symptômes (tachycardie), voire une hospitalisation directe en cas de signes de gravité (douleur prolongée depuis plus de 30 minutes, sensation de malaise prolongé) après appel du SAMU.
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