Si l'efficacité des vaccins à ARNm a diminué avec l'irruption des différents sous-variants d'Omicron, l'injection d'une troisième et d'une quatrième dose protège tout de même les adultes de plus de 50 ans éligibles contre le risque d'hospitalisation et d'admission en soins intensifs, selon les dernières données publiées par les épidémiologistes des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).
Ce rapport est un des premiers à apporter des données précises sur l'efficacité vaccinale contre les variants BA.2 et BA.2.12.1. Au 9 juillet, ils représentaient respectivement 1,4 % et 17,3 % des séquences effectuées aux États-Unis, tandis que BA.5 est devenu majoritaire, avec 65 % des séquences ; BA.4 représente 16,3 % des séquences.
En France, le BA.5 est également majoritaire (72 % selon l'enquête Flash du 27 juin) et a pris la place de BA.2, le variant BA.2.12.1 est encore faiblement représenté. Bien que les données récentes indiquent une présence similaire, chez les personnes vaccinées, d'anticorps neutralisants dirigés contre BA.1 et BA.2, il semble toutefois que le variant BA.2.12.1 soit capable de davantage d'échappement immunitaire.
Une étude cas contrôle
Au cours de la période dominée par les variants BA.2 et BA.2.12.1, l'efficacité vaccinale globale des vaccins à ARNm - les auteurs ont exclu les patients qui ont reçu au moins une dose de vaccin autre que ARNm et ceux ayant été infectés par le passé - était plus faible qu'au cours de celle dominée par le variant BA.1.
Il ressort des données des CDC qu'une troisième dose de vaccin était associée à une protection légèrement plus élevée dans tous les groupes d'âge et qu'une quatrième dose était associée à un gain supplémentaire d'efficacité dans les populations éligibles, c’est-à-dire les adultes immunocompétents de plus de 50 ans.
L'efficacité vaccinale a été évaluée par les membres du réseau de recherche Vision, qui ont passé en revue les données d'hospitalisation de 214 487 admissions en urgence ou en service de soins intensifs et celles de 58 782 hospitalisations, pour divers motifs, y compris pour Covid. Ces données ont été collectées dans 10 États américains, entre les mois de décembre 2021 et juin 2022. Les chercheurs ont évalué cette efficacité en réalisant une étude cas contrôle dans laquelle ils ont estimé les chances d'être vaccinés ou non vaccinés des personnes qui ont présenté un test positif ou négatif du Sars-CoV-2. Ces résultats ont été ajustés pour l'âge et la dynamique de l'épidémie.
Sur les 214 487 patients admis aux urgences ou en soins intensifs avec un diagnostic de Covid, plus de la moitié (57,8 %) est arrivée au cours de la période dominée par BA.1. À ce moment-là, 32,9 % de ces patients étaient positifs au Covid, 41,4 % n'étaient pas vaccinés, 32,3 % avaient reçu deux doses et 26,3 % avaient reçu trois doses.
Chez les patients admis dans ces services lorsque les variants BA.2 et BA.2.12.1 étaient dominants, 11,3 % étaient positifs pour le Sars-CoV-2, 30,9 % n'étaient pas vaccinés, 25 % avaient reçu deux doses, 39,6 % avaient reçu trois doses et 4,5 % avaient reçu quatre doses. Entre ces deux périodes, une quatrième dose de vaccin est en effet autorisée pour les patients immunocompétents de plus de 50 ans, au moins quatre mois après la troisième dose.
Au cours des deux périodes considérées, le fait d'avoir reçu trois doses était associé à une meilleure efficacité vaccinale contre le risque d'admission aux urgences et en soins intensifs que celui d'avoir reçu deux doses. Par ailleurs, cette efficacité vaccinale était plus forte lorsque le BA.1 était dominant que lorsque les variants BA.2 et BA.2.12.1 étaient dominants.
Une efficacité qui se dégrade néanmoins
Au cours de la période dominée par BA.1, la vaccination contre le Covid diminuait de 92 % le risque de d'hospitalisation entre 7 et 119 jours après la troisième injection et de 85 % au-delà de 120 jours. Une fois que BA.2 et BA.2.12.1 sont devenus dominants, l'efficacité vaccinale au cours des 119 premiers jours n'était plus que de 69 % et celle au-delà de 120 jours était de 52 %. Chez les adultes immunocompétents de plus de 50 ans, la quatrième dose a fait passer le niveau de protection vaccinale de 55 à 80 %.
« Les personnes immunocompétentes doivent recevoir les doses de rappel recommandées de vaccin contre le Covid-19 pour prévenir les formes modérées à sévères de Covid-19 [...] ces doses de rappel doivent pouvoir être obtenues dès que la personne est éligible », recommandent les auteurs dans leur discussion.
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