Depuis le début de l’année, les infections invasives à méningocoque (IIM) atteignent « un niveau très supérieur » à la même période au cours des années précédentes, alerte Santé publique France (SPF). En janvier et février, 184 cas ont été détectés dans l’Hexagone, selon des données provisoires arrêtées au 7 mars. Une tendance qui pourrait être liée à l’importante épidémie de grippe de cette saison, l’infection pouvant augmenter le risque d’IIM. Mais, en 2024 déjà, les 615 cas déclarés correspondaient « au plus grand nombre annuel de cas depuis 2010 », est-il relevé.
Dans une mise à jour publiée le 13 mars, l’agence sanitaire alerte également sur le risque de clusters « pouvant être liés à la circulation de souches clonales ». Depuis le début de l’année, deux regroupements d’IIM B ont été identifiés. À Lyon, une série de cas chez des étudiants d’un IUT a conduit à une recommandation vaccinale pour les élèves de l’établissement. À Rennes, les six cas, dont un mortel, enregistrés entre décembre 2024 et février 2025 dans une famille et parmi des étudiants, tous contaminés par la même souche bactérienne, ont aussi entraîné la mise en œuvre d’une campagne vaccinale ciblant les 15-24 ans. « Ces situations rappellent le potentiel de transmission et de virulence des IIM B », souligne SPF.
Une létalité à 13,7 % entre juillet 2024 et janvier 2025
Comme lors de la saison 2022-2023, les IIM B « restent les plus fréquentes, suivies par les IIM W et les IIM Y », ces deux derniers sérogroupes connaissant une forte hausse ces deux dernières années par rapport à l’incidence pré-Covid. Concernant la létalité, elle atteint 13,7 % entre juillet 2024 et janvier 2025 (50 décès déclarés). « La létalité des IIM W reste particulièrement élevée : elle était de 19,8 % contre 12,5 % pour les IIM B et 10,4 % pour les IIM Y », est-il détaillé.
SPF rappelle la conduite à tenir pour à la fois une surveillance réactive et l’identification précoce des clusters : déclaration rapide aux agences régionales de santé (ARS) et envoi de prélèvements biologiques au Centre national de référence des méningocoques et Haemophilus influenzae.
Sont aussi rappelées les recommandations vaccinales en place depuis le 1er janvier 2025. Elle est obligatoire pour les nourrissons contre le méningocoque B et contre les méningocoques ACWY. Pour les adolescents, elle est recommandée contre les méningocoques ACWY entre 11 et 14 ans avec un rattrapage jusqu’à l’âge de 24 ans. « Ce rattrapage est essentiel pour protéger directement les jeunes adultes et a également un objectif de protection collective en diminuant la transmission dans la population », insiste SPF.
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