Les patients atteints de Covid 19 restent moins longtemps à l'hôpital et sont moins admis en réanimation quand ils sont infectés au variant Omicron a rapporté lundi le ministre des Solidarité et de la Santé, Olivier Véran, qui a affirmé que ce variant, désormais majoritaire en France « donne moins de détresse respiratoire, donc il envoie moins les patients en réanimation », lors d'une audition devant les sénateurs.
Omicron provoque « des syndromes grippaux assez forts » et entraîne, comme les précédentes versions du virus, « une augmentation conséquente des hospitalisations », a toutefois prévenu M. Véran. Mais « nous savons avec suffisamment de recul désormais (que les séjours sont) plus courts qu'avec les variants précédents », a-t-il noté, remarquant qu'Omicron paraît affecter les parties hautes des voies respiratoires, plutôt que les poumons.
Les patients hospitalisés « vont avoir des besoins en oxygène de trois à quatre jours et (...) ensuite vont pouvoir sortir », a détaillé le ministre. La durée des hospitalisations Covid est un enjeu crucial pour mesurer à quel point le système de santé risque d'être saturé alors que la vague d'Omicron ne donne pour l'heure pas de signe d'accalmie en France. Sur ce plan, Olivier Véran s'est abstenu de s'avancer sur la date d'un pic éventuel mais a remarqué des signes encourageants venant du Royaume-Uni, où Omicron s'est répandu avant la France.
À Paris, des hospitalisations conventionnelles plus fréquentes avec Omicron
Les données d'hospitalisation de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) illustrent ces affirmations. L'analyse porte sur 3 112 patients, dont 491 hospitalisés en soins critiques et 2 621 en hospitalisation conventionnelle. Sur la dernière semaine de 2021, environ 19 % des patients admis en soins critiques étaient infectés par le variant Omicron, par rapport à 54 % en hospitalisation conventionnelle. En hospitalisation conventionnelle, les séjours de courte durée (moins d’un jour) représentent 19 % des séjours pour les patients entrants infectés par Delta et 43 % pour les patients entrants infectés par Omicron. La probabilité d’avoir recours aux soins critiques est trois fois plus élevée chez les patients infectés par Delta que par Omicron.
Selon la dernière analyse de risques liés aux variants d'intérêt publié lundi par Santé publique France (SPF), « les données de séquençage confirment une augmentation rapide de la diffusion du VOC 21K/L/M Omicron (B.1.1.529, BA.*) en France métropolitaine : il représentait 10,7 % le 13 décembre 2021 et près de 50 % 20 décembre. » Au 3 janvier 2022, le variant Omicron a été détecté dans toutes les régions de France métropolitaine et d’Outre-mer.
Toujours selon SPF, « les études internationales confirment un avantage d’Omicron par rapport à Delta en termes de transmissibilité. Une efficacité vaccinale contre l’infection (37 à 86 %), l'hospitalisation (70 à 88 %) et les formes sévères (98 %) semble être conservée contre Omicron après l’administration d’une dose de rappel ». L'Organisation mondiale de la santé avait établi, dans son briefing technique du 7 janvier, l'avantage d'Omicron sur Delta en termes de contagiosité.
Mais l'agence sanitaire française reste prudente quant au risque d'hospitalisation qui serait réduit jusqu'à 81 % par rapport à Delta (après trois doses de vaccin) selon des analyses préliminaires menées notamment au Canada et aux États-Unis et les comparaisons faites entre les différentes vagues qui ont frappé l'Afrique du Sud. « Ces données sont à interpréter avec précaution car les cas d’infection par Omicron sont encore majoritairement chez une population jeune », précise l'agence.
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