Le gouvernement a publié le détail de sa stratégie pour prévenir et lutter contre les maladies infectieuses émergentes (MIE) et les menaces NRBC (nucléaire, radiologique biologique, chimique) dans le cadre du plan Innovation Santé 2030 : près de 750 millions d'euros sont destinés à « renforcer et d'instaurer une préparation systémique face aux risques de survenue d'une nouvelle crise sanitaire majeure ».
Cette enveloppe s'inscrit dans le cadre du plan Innovation Santé 2030 annoncé en juin 2021 par le président de la République. Ce plan fait partie du plan d'investissement France 2030, destiné à « transformer des secteurs clés de notre économie », tels que l'énergie, l'aéronautique et bien sûr l'industrie pharmaceutique. France 2030 prévoit un financement de 54 milliards d'euros sur près de 10 ans, dont 7,5 pour la partie santé. Une partie des crédits a déjà été fléchée : 800 millions d’euros sont consacrés à la recherche et à la production de biomédicaments. Et après les MIE, un autre pan concernera la santé numérique.
Pour les MIE et les menaces NRBC, sont listées 13 mesures rassemblées en quatre volets. Sur la somme prévue, 115 millions sont destinés à la création de deux programmes et équipements prioritaires de recherche (« programmes et équipements prioritaires de recherche ») : le PEPR Prezode piloté par le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), l'Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) et l'IRD (Institut de recherche pour le développement) (dont les appels à projets seront opérés par l'ANR) ; et le PEPR MIE piloté par l'Inserm (dont les appels à projets seront pilotés par l'ANRS-MIE). Le PEPR Prezode a pour objectif de développer les outils de lutte et de détection contre les émergences zoonotiques. Le PEPR MIE vise pour sa part à accélérer l'acquisition de connaissances sur les mécanismes d'infection par des micro-organismes pathogènes et leur transmission de l'animal à l'homme.
Par ailleurs, 315 millions d'euros sont alloués à l'innovation (appel à maturation de projets et déploiement opérationnel de contre-mesures, plateformes nationales de validation des contre-mesures), 300 millions pour développer les capacités de production et de gestion des stocks stratégiques (filières stratégiques de production de médicaments/matériaux de protection par exemple) et 12 millions pour la création de deux écoles universitaires de recherche dans le champ des maladies infectieuses émergentes. Il est prévu que ces écoles soient le produit d'un consortium public/privé participant à la mise en place, à terme, « à la mise en place d'un institut "une seule santé" pour tous les décideurs publics et privés ».
Recréer un tissu industriel
Quelques mesures du plan MIE et NRBC sont d'ores déjà en cours de réalisation : deux appels à projets (pour un total de 51,08 millions d'euros) visant à développer le diagnostic, le dépistage, et les capacités de production et un autre (lancé ce lundi 7 mars) centré sur le thème « industrialisation et capacité de santé 2030 ».
Un comité de pilotage spécifique aux objectifs santé de France 2030 a été mis en place, comportant entre autres le président de Sanofi France Olivier Bogillot, le fondateur et président de France Biotech Franck Mouthon, le directeur général de la stratégie de l'Inserm Thomas Lombès ou encore la présidente de l'Université de Paris, Christine Clerici. Parallèlement à cette annonce, le laboratoire Sanofi a annoncé un plan d'investissement en France dans le domaine des vaccins à ARNm.
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