De nombreux médias ont vanté les éventuels mérites d’un traitement pour le COVID-19 basé sur une protéine provenant du sang d’un ver marin. Cette alternative thérapeutique était considérée comme très prometteuse, de nombreux journalistes y voyant une piste fabuleuse. D’ailleurs certaines équipes de CHU commençaient des essais pour rapidement mettre à la disposition auprès des patients ce produit considéré comme miraculeux.
Or, les essais ont été suspendus car ce traitement est connu par une équipe. Les protagonistes de cette étude avaient mis en évidence une létalité de 100 % suite à cette administration chez des animaux. En fait, les résultats de ces essais n’ont visiblement jamais été communiqués, et l’ANSM qui avait en premier lieu accepté de lancer des essais concernant cette protéine s’est très vite rétractée.
Comment ce fait n’a-t-il pas été porté à la connaissance de l’ANSM ? Cela fait froid dans le dos, et ce d’autant plus que les médias n’ont pas arrêté de louer cette alternative dans la prise en charge des patients infectés. Cette situation a même conduit certains patients à nous interroger sur cette nouvelle voie thérapeutique. Il est coupable de la part des instigateurs des essais létaux de ne pas avoir communiqué rapidement ces effets auprès des autorités sanitaires. Il est tout aussi regrettable de voir qu’aucun système d’alerte n’a pu être mis en branle dans ce cadre.
Cette pandémie génère de nombreux comportements pas nécessairement réfléchis. On peut comprendre la crainte de nos concitoyens vis-à-vis de ce fléau. Cependant, n’est-il pas important de ne pas céder à la panique, et d’avoir un sens critique ?
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