Déterminée à devenir la première ville française « zéro hépatite C », Strasbourg va multiplier pour cela les actions de sensibilisation et les journées de dépistage gratuit, comme elle vient de le faire, le 14 décembre, dans le cadre de son célèbre Marché de Noël.
Comme le rappelle le Dr Alexandre Feltz, médecin généraliste et adjoint au maire chargé de la santé, l’objectif « zéro hépatite C » est désormais d’autant plus réaliste qu’il existe des traitements plus efficaces, mieux tolérés et moins onéreux que par le passé. Toutefois, rappelle-t-il, près d’un tiers des 200 000 porteurs du virus, en France, ignore leur sérologie, notamment parce qu’ils pensent, à tort, n’avoir jamais pu être en contact avec le virus. Pour cette raison, éradiquer l’hépatite C signifie soigner les malades et pousser les porteurs « inactifs » à se soigner, mais aussi sensibiliser toute la population à la possibilité d’un risque : il faudrait, idéalement, que chacun ait été dépisté au moins une fois dans sa vie.
Grâce à son réseau très développé de prise en charge des usagers de drogues – salle de consommation, associations d’aide, et microstructures, Strasbourg est particulièrement bien placée pour partir à la rencontre des porteurs du virus, qu’ils soient malades ou « inactifs ». De plus, la ville dispose de l’expertise de services spécialisés comme le Service expert de lutte contre les hépatites virales d'Alsace (SEHLVA) et de l’association « SOS hépatites Alsace-Lorraine », partisans à part entière de l’opération.
Dépistage sur le marché de Noël
La journée de dépistage de l’hépatite C, organisée dans la partie « associative » du Marché de Noël, incluait aussi les tests de l’hépatite B et du VIH. Elle a été ponctuée d’interventions destinées à mieux sensibiliser le public, mais aussi de moments musicaux, dans le cadre de la campagne nationale « la musique comme vecteur de l’hépatite C ».
À Strasbourg, rappelle par ailleurs le Dr Feltz, les médecins hospitaliers et libéraux ont mis en place une collaboration efficace pour favoriser les traitements en ville. La première prescription reste hospitalière, mais l’hôpital peut valider ensuite à distance les dossiers de certains patients suivis en ville, ce qui leur évite de devoir s’y rendre, sachant que beaucoup d’entre eux ne veulent ou ne peuvent le faire. Forte de toutes ces mesures, Strasbourg se donne cinq ans pour parvenir à son objectif de « zéro hépatite C ». La ville compte actuellement autour de 1 200 porteurs du virus, dont 400 ignorant qu’ils le sont.
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