« Les cas répertoriés de grippe ne sont que le sommet d’un immense iceberg car les systèmes de surveillance nationaux ne détectent que ceux qui ont été vus par un médecin », explique le Dr Andrew Hayward, un des auteurs principaux d’une étude parue dans « The Lancet Respiratory medicine ».
Afin de comparer l’intensité et la sévérité de la grippe dans différents groupes d’âge, les chercheurs britanniques ont recruté à chaque saison une cohorte de familles (1 à 6 membres ) et réalisées pour chacun des membres une sérologie au début et à la fin de chaque saison. En cas de symptômes, une PCR était effectuée sur un prélèvement nasal envoyé par le patient par voie postale. Les familles n’étaient incluses que si tous les membres acceptaient de participer et devaient chaque semaine signaler si un des membres présentait ou non des symptômes respiratoires. Entre 2006 et 2011 soit 4 saisons de grippe saisonnière (2006-2007, 2007-2008, 2008-2009, 2010-2011). L’étude inclut la pandémie grippale de 2009 pour laquelle les auteurs distinguent deux périodes : mai-septembre 2009 et octobre 2009- février 2010. Plus de 7 000 personnes quel que soit leur âge ont ainsi été recrutées.
Intensité modérée lors de la saison pandémique
Les résultats révèlent que trois-quarts des patients infectés ne présentaient aucun symptôme y compris pendant la saison de grippe pandémique. Chaque hiver environ 18 % des non vaccinés ont été infectées, soulignent les auteurs. Les taux les plus élevés de syndromes grippaux et d’infections confirmés par PCR l’ont été, non pas pendant la saison pandémique, mais au cours de l’épidémie de grippe saisonnière (AH3N2) de la saison qui l’a précédé (2008-2009) et durant la saison 2010-2011 (3e vague de grippe AH1N1). De toutes les périodes étudiées, la première vague pandémique (été 2009) a été celle de plus faible intensité. La troisième vague de grippe pandémique a été marquée par un taux élevé d’infections chez l’adulte jeune. Les symptômes au cours de la saison pandémique ont été en général moins sévères qu’au cours de l’épidémie de grippe AH3N2 (fièvre, céphalées, douleurs musculaires, écoulement nasal...). Les patients dont l’infection grippale a été confirmée par PCR n’ont pour la plupart pas consulté leur médecin et lorsqu’ils l’ont fait (17 %), le diagnostic de grippe a rarement été posé.
Le pourcentage de sujets asymptomatiques est une donnée « souvent négligée » au cours des épidémies mais indispensable pour en évaluer la sévérité, comme l’a montré la dernière pandémie a(H1N1). Dans l’étude, seulement 23 % des patients présentaient des symptômes, un taux bas mais assez conformes à celui d’autres études. « Nous devons nous préparer à répondre aussi bien aux pandémies sévères qu’aux pandémies de sévérité moyenne », relèvent les auteurs qui suggèrent que des études sur les infections communautaires réalisées rapidement pourraient aider à proportionner la réponse.
The Lancet Respiratory Medicine. Comparative community burden and severity of seasonal and pandemic influenza: results of the Flu Watch cohort study. mars 2014
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