Les premières doses d'un vaccin à ARNm contre le VIH ont été administrées dans le cadre de l'essai de phase 1 IAVI G002 à l'université George-Washington, ont annoncé ce 28 janvier la société de biotechnologie Moderna et l'organisation International AIDS Vaccine Initiative (IAVI). L'essai est mené au sein de quatre sites aux États-Unis, et 56 adultes en bonne santé et séronégatifs seront recrutés.
« La recherche d'un vaccin contre le VIH est longue et difficile, et disposer de nouveaux outils en termes d'immunogènes et de plateformes pourrait être la clé pour faire des progrès rapides vers un vaccin efficace contre le VIH dont nous avons un besoin urgent », a déclaré Mark Feinberg, président d'IAVI. Les récents succès de la technique ARNm dans le Covid avec les vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna suscitent l'espoir.
Un immunogène d'abord évalué sous sa forme protéique
L’essai IAVI G002 vise à évaluer la capacité d'une administration séquentielle (prime-boost) d’immunogènes du VIH délivrés par ARNm à induire la production d'anticorps neutralisants de type bnAb (Broadly Neutralizing Antibody) via la stimulation et la maturation précoce de certaines classes de lymphocytes T. Les chercheurs ont montré en laboratoire que les anticorps bnAb neutralisent un large éventail de variants du VIH.
En 2021, les résultats de l’essai IAVI G001 ont d'abord montré qu’une version protéique de l'immunogène « prime » (eOD-GT8 60mer) avait induit la réponse souhaitée des lymphocytes B chez 97 % des receveurs. Dans l'essai IAVI G002, le vaccin s'appuie sur la technologie ARNm et évalue en plus la capacité de l'immunogène « boost » (Core-g28v2 60mer) à induire une maturation supplémentaire des lymphocytes B.
Dans cet essai, 48 participants recevront une ou deux doses du vaccin à ARNm eOD-GT8 60mer (mRNA-1644), et 32 d’entre eux recevront le vaccin Core-g28v2 60mer (mRNA-1644v2-Core). Huit autres volontaires recevront uniquement l’immunogène de rappel. Les patients seront surveillés pendant six mois après la dernière injection, et les réponses immunitaires seront évaluées sur le plan moléculaire.
« Compte tenu de la rapidité avec laquelle les vaccins ARNm peuvent être produits, cette plateforme offre une approche plus souple et plus réactive pour la conception et l'évaluation des vaccins, ce qui pourrait réduire de plusieurs années les délais habituels de mise au point des vaccins », lit-on dans un communiqué de Moderna.
« D'autres immunogènes seront nécessaires pour guider le système immunitaire vers cette voie, mais cette combinaison d'une stimulation et d'un rappel pourrait être le premier élément clé d'un schéma vaccinal possible contre le VIH », a estimé David Diemert, l'un des responsables scientifiques de l'essai.
Les immunogènes utilisés ont été développés par IAVI et le Scripps Research Institute, avec le soutien de la fondation Bill & Melinda Gates, de l'Institut national des maladies infectieuses (NIAID) américain et de Moderna.
Un essai de phase 2 pour évaluer un vaccin ciblant Omicron
Sur le front du Covid et en parallèle de cette annonce, Moderna a également fait savoir qu'un essai évaluant en dose de rappel un vaccin ciblant spécifiquement Omicron (mRNA-1273.529) avait été lancé. Deux cohortes sont prévues dans cet essai de phase 2, l'une incluant des individus ayant reçu deux doses du vaccin actuel mRNA-1273 il y a au moins six mois, la seconde des individus ayant reçu en plus une demi-dose du vaccin en dose de rappel il y a au moins trois mois. Tous les participants recevront une dose de mRNA-1273.529.
Chaque cohorte devrait inclure environ 300 patients. Et 24 sites aux États-Unis devraient être impliqués dans l'étude. Moderna précise évaluer « l'inclusion de mRNA-1273.529 dans son programme de rappel multivalent ».
« La neutralisation d'Omicron six mois après la troisième dose de 50 µg de mRNA-1273 a diminué, mais est restée détectable chez tous les participants », rapporte également la société, résumant ainsi des résultats parus dans le « New England Journal of Medicine ».
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