Coquillages et gonorrhées

En été, le sport se pratique avec prudence

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Publié le 30/07/2019
Accident cardiovasculaire, hyperthermie, blessure... Les vacanciers s'exposent à certains risques en cas de reprise trop brutale d'une activité physique. Quels conseils leur donner ? Pendant l’été, « le Quotidien » fait le point sur les pathologies estivales les plus courantes, avec l’aide de professionnels experts de leurs domaines.
Sans entraînement régulier, il faut au minimum subir un ECG

Sans entraînement régulier, il faut au minimum subir un ECG
Crédit photo : Phanie

Avec l'été, nombreux sont ceux qui souhaitent compenser leur manque d'activité physique du reste de l'année par une pratique sportive parfois trop poussée. Une telle attitude n'est pas sans risque de blessure, d'hyperthermie, voire d'accident cardiovasculaire. Quelles recommandations de bon sens doivent donner un médecin à un patient qui souhaite rompre un peu trop vivement avec la sédentarité ?

Pour le Pr Xavier Bigard, directeur médical de l'Union cycliste internationale et spécialiste de la médecine du sport, la première chose à faire est d'évaluer précisément le niveau d'activité physique habituel. « Il faut estimer dans quelle mesure le niveau d'activité physique envisagé dépasse, en intensité et en durée, les habitudes du patient, explique-t-il. Un médecin peut tout à fait dire à une personne quand un sport est dangereux pour elle. »

Questionnaire

L'intensité de l'activité physique est facilement évaluable lors d'un entretien. On distingue 4 niveaux de dépense énergétique : faible (la marche), modérée (footing de faible vitesse, vélo d'allure modérée en plaine), intense (essoufflement, sueurs), et très intense (ne peut être maintenue plus de quelques minutes, impossibilité de parler au cours de l'effort). Cette première information doit être croisée avec le volume d'activité (nombre et durée des activités physiques hebdomadaires).

Vient ensuite l'examen médical proprement dit. « Une personne qui ne s'entraîne pas régulièrement et qui n'est pas suivie dans un club doit au minimum passer un ECG et un examen de l'appareil locomoteur pour pratiquer des activités un peu intenses comme la randonnée en montagne, ajoute le Pr Bigard. Une question importante est celle des antécédents d'accidents de chaleur ou de syncopes qui doivent inciter à la vigilance ».

Le rôle du médecin généraliste est aussi de conseiller prudence et progression. « Il faut une période d'adaptation d'une semaine durant laquelle on augmente progressivement l'intensité de l'activité physique, ne pas forcer même quand elle paraît facile, et surtout être prudent en cas de chaleur », énumère le Pr Bigard. La pratique sportive devra se dérouler de préférence tôt dans la matinée afin d'éviter les plus grosses chaleurs, une sieste de récupération est à privilégier. « En cas d'activité prolongée, il faut être attentif au matériel : bob et casquette obligatoire ! poursuit le Pr Bigard. De plus, l'hydratation ne suffit pas, il faut aussi penser à se mouiller régulièrement afin d'éviter de perdre des quantités importantes de chaleur sans avoir à produire de la sueur ».

Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr