IL Y A MOINS de dix ans encore, on croyait que le nombre de neurones était défini dès la naissance et que toute perte était irréversible. Et puis, en 2003, ce dogme a été renversé par la découverte que de nouveaux neurones sont formés par le cerveau adulte. Restait à identifier la fonction de ces néo-neurones adultes. Voilà qui est fait, grâce aux travaux de l’équipe de Pierre-Marie Lledo, chef de l’unité Perception et mémoire (Institut Pasteur, CNRS), qui vient de mettre en évidence, chez la souris, le rôle joué dans l’apprentissage et la mémoire par ces néo-neurones formés par le cerveau adulte.
À l’aide d’un dispositif expérimental utilisant l’optogénétique qu’ils avaient antérieurement mis au point, les chercheurs ont montré que ces néo-neurones, quand ils sont stimulés par un bref flash lumineux, facilitent l’apprentissage ainsi que la mémorisation de taches complexes : les souris mémorisent plus rapidement les informations proposées pendant la tache d’apprentissage et se souviennent des exercices cinquante jours après l’arrêt des expérimentations. En revanche, les néoneurones générés juste après la naissance ne confèrent aucun avantage ni pour l’apprentissage ni pour la mémoire.
Processus cognitifs et comportement.
« Cette étude démontre que l’activité de quelques neurones produits chez l’adulte peut avoir un effet important sur les processus cognitifs et le comportement. De plus, ce travail illustre, en partie, comment le cerveau assimile de nouvelles stimulations. Dans notre vie quotidienne, l’activité électrique (mimée par nos flash lumineux) est exercée par les centres de l’attention de notre cerveau », explique Pierre-Marie Lledo.
Cette découverte réaffirme le lien patent entre l’humeur (définie ici par un schéma particulier de stimulation) et l’activité cérébrale : « il est établi que la curiosité, l’éveil et le plaisir favorisent la formation de néo-neurones et, grâce à eux, l’acquisition de nouvelles compétences cognitives. À l’inverse, un état dépressif se répercute sur la production de nouveaux neurones et déclenche un cercle vicieux qui entretient cet abattement », précise un communiqué.
« Ces résultats, ainsi que les techniques d’optogénétique qui ont permis d’y parvenir, pourraient se révéler très utiles pour la mise au point de protocoles thérapeutiques visant à contrôler le développement des maladies neurologiques ou psychiatriques », conclut le communiqué.
Mariana Alonso, Gabriel Lepousez, Sebastien Wagner, Cedric Bardy et coll., Nature Neurocience, 13 ai 12012.
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