Les ruptures de stock à répétition d’amantadine (Mantadix, BMS), un médicament indiqué dans le traitement symptomatique des dyskinésies induites par le traitement à la lévodopa, ont fini par exaspérer les membres de France Parkinson. L’association a signifié son mécontentement dans une lettre ouverte, adressée à la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine.
Selon le Pr Philippe Damier, qui dirige le centre expert maladie de Parkinson du CHU de Nantes, « des informations nous parviennent de nos patients et des spécialistes du réseau : les malades arrivent au bout de leurs réserves d’amantadine et ne parviennent plus à s’en procurer. »
Trois ruptures de stock en six mois
Cette rupture de stock a été notifiée par le réseau de centres experts à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), qui ne l’a pas encore relayée. Il s’agit de la troisième rupture d’approvisionnement en six mois. En octobre dernier, le stock de Mantadix disponible en France s’était épuisé une première fois. Le laboratoire BMS, en accord avec l’ANSM, a alors mis à disposition une spécialité comparable, le Symmetrel, normalement prévu pour le marché néerlandais. Le 2 décembre dernier, le Symmetrel n’est plus disponible à son tour. L’ANSM a alors mis à disposition « de façon exceptionnelle et transitoire », une autre spécialité comparable, cette fois destinée au marché anglais : l’Amantadine hydrochloride.
Un médicament découvert par hasard
L’amantadine est une molécule originairement conçue pour la prévention chez l’adulte et l’enfant de certaines formes de la grippe dues au virus A. « Son effet sur les dyskinésies a été découvert de manière empirique par des patients parkinsoniens qui se soignaient suite à une grippe, raconte le Pr Damier, c’est une étude française menée par l’équipe du Pr Olivier Rascol du CHU de Toulouse qui en a, par la suite, apporté la preuve expérimentale ». Selon le Pr Damier, il n’existe « aucune alternative dans cette indication ». Environ 7 000 patients français bénéficient actuellement de ce traitement.
Pour l’heure, les neurologues des réseaux Parkinson conseillent à leurs patients de réduire leur consommation de médicament, afin d’éviter les arrêts brutaux de traitement qui sont fortement contre-indiqués. Jointe par « le Quotidien », l’ANSM a précisé qu’avant la fin du mois de mars, un nouveau médicament contenant de l’amantadine, l’Amantadin al 100, serait importé d’Allemagne.
L’avenir de l’amantadine reste incertain : BMS a signalé dans lettre adressée à l’ANSM son intention de ne plus commercialiser le Mantadix dès qu’un traitement alternatif aura été identifié.
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