Sous le titre « Le don de cerveau post mortem, un don gratuit qui peut rapporter gros à la recherche… », l’Académie nationale de médecine se fait entendre pour sensibiliser les médecins et les populations à l’intérêt des recherches sur cet organe. Ce qui va permettre de nouvelles découvertes sur les maladies neurodégénératives ou d’autres maladies neurologiques.
Les académiciens rappellent que les autopsies du cerveau, si rares aient-elles été, ont permis de mettre en évidence des notions essentielles en matière de neurodégénérescence, faisant savoir que : la maladie d’Alzheimer ne représente qu’une partie des démences dégénératives ; le nombre des démences vasculaires et mixte a été longtemps sous-estimé ; et enfin, des lésions qui caractérisent plusieurs démences dégénératives, surviennent dès l’enfance ou l’adolescence. Les chercheurs ont besoin d’étudier des cerveaux sains tout autant que des cerveaux malades.
15 centres de prélèvement
Ainsi, expliquent les académiciens, il serait utile que l’autorisation du don d’organes post mortem, qui est nécessaire dans la perspective des greffes d’organes, soit élargie au don du cerveau pour la recherche.
« Les prélèvements de cerveau pour la recherche et les prélèvements d’organes ne sont pas réalisés par les mêmes équipes. Néanmoins ils ne sont pas incompatibles », observent les académiciens. Pour les cerveaux post mortem, il existe un réseau de 15 centres de prélèvements hospitaliers (le GIE Neuro-CEB), reliés à une biobanque nationale.
La Fédération de recherche sur le cerveau (FRC) et les associations de malades entendent informer les adhérents et le public sur l’intérêt du don de cerveau post mortem pour la recherche. À l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), la plate-forme de ressources biologiques sur ce don particulier est administrée par le Pr Charles Duyckaerts et Marie-Claire Artaud. Une cinquantaine de projets de recherche ont bénéficié d’échantillons mis à disposition par le GIE Neuro-CEB et une vingtaine de publications scientifiques en ont résulté.
La personne de confiance
En pratique, pour favoriser la réalisation de ce don, l’Académie de médecine recommande que le nom de la personne de confiance, seule décisionnaire après le décès du patient, soit systématiquement indiqué au médecin traitant, et que ses coordonnées soient enregistrées lors de toute hospitalisation.
Et aussi que les centres permettant la conservation et l’exploitation des dons post-mortem soient développés, « dans le strict respect de l’éthique et la garantie de l’anonymat ».
Pour toute information, www.neuroceb.org et un numéro vert, 0800 531 523.
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