Le blocage de la sérotonine périphérique active la graisse brune et fait maigrir

Publié le 08/12/2014
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Périphérique ou centrale, la sérotonine influe sur le poids mais de façon très différente. Selon une étude canadienne menée chez la souris et publiée dans « Nature Medicine », la sérotonine circulante favorise la prise de poids, non pas en modifiant l’appétit comme la centrale, mais en bloquant la thermogenèse liée à la graisse brune et beige. L’idée d’utiliser cette propriété pour lutter contre l’obésité tient la route car la synthèse de l’hormone 5-HT est régulée de façon spécifique par des enzymes distincts : Tph1 et Tph2 pour les tissus respectivement non neuronaux et neuronaux. Ces résultats suggèrent qu’un nouveau médicament anti-obésité pourrait voir le jour via le blocage sélectif de l’enzyme Tph1.

Un blocage sélectif de Tph1

La sérotonine centrale est connue pour réguler la balance énergétique en diminuant l’appétit via des effets sur le système nerveux. Mais la majorité de la sérotonine corporelle, près de 95 %, agit en périphérique sous la dépendance de l’enzyme Tph1. Les chercheurs ont montré que des souris génétiquement modifiées n’exprimant pas la Tph1 ne devenaient pas obèses malgré un régime hypercalorique. De plus, le blocage de l’hormone périphérique active la graisse brune et augmente la thermogenèse.

Selon les chercheurs, l’inhibition périphérique n’affecte pas le taux de sérotonine au niveau du système nerveux central. Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine ont été tentés dans l’obésité en diminuant l’appétit, mais au risque de dépression, de suicide et de complications cardiaques. Pour Waliul Khan, l’un des auteurs : « Nous pensons que c’est une méthode bien plus sûre que de vouloir augmenter la dépense énergétique plutôt que de diminuer l’appétit, qui comporte plus de risques. »

Nature Medicine, publié en ligne le 8 décembre 2014

Dr I. D.

Source : lequotidiendumedecin.fr