ASSEZ régulièrement sont publiés des travaux présentant une action thérapeutique de la marijuana. La nouvelle vient cette fois du département de psychologie de l’université d’Haïfa, en Israël. Irit Akirav et son équipe ont testé, chez des rats, une prévention du stress post-traumatique en leur injectant de la marijuana de synthèse. Ces données expérimentales semblent prometteuses… à la condition de ne pas trop tarder dans l’administration du produit.
L’étude a été menée en deux parties. Au cours de la première phase, les rongeurs ont subi un stress extrême. Ils ont déclaré dans les suites, une symptomatologie équivalente à une réaction post-traumatique chez l’humain. Ils sursautaient de façon exagérée, avaient difficultés d’apprentissage, avec une interruption du feedback négatif de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien lié au stress.
Les rongeurs ont été scindés en quatre groupes : l’un sans traitement, un autre recevant une injection de marijuana deux heures après le stress, un autre 24 heures après, le dernier au bout de 48 heures.
À la 2e et à la 24e heure.
Une semaine plus tard les rats ont été examinés. Le groupe témoin et celui traité au 2e jour présentaient une symptomatologie de stress post-traumatique, ainsi qu’un niveau élevé d’anxiété. À l’inverse, les deux groupes traités à la 2e et à la 24e heure ne montraient pas cette pathologie, tout en ayant un niveau élevé d’anxiété.
Pour les auteurs, cela signifie que la marijuana n’efface pas le traumatisme, elle prévient l’apparition d’une symptomatologie post-traumatique. Ils ajoutent avoir découvert une fenêtre d’intervention. Si l’on rapporte la durée de cette période de latence à l’espérance de vie, il se pourrait qu’elle soit plus longue chez l’humain que chez le rongeur.
La seconde partie du travail a consisté en la recherche du mécanisme d’action cérébral du cannabis. Le même protocole a été instauré, mais au lieu d’une injection périphérique de la molécule de synthèse, l’injection a été réalisée directement dans l’amygdale. Cette aire cérébrale est impliquée dans le stress post-traumatique. Comme les résultats ont été similaires I. Akirav et coll suggèrent une action du cannabis sur le récepteur cannabinoïde de type 1 de l’amygdale.
Neuropsychopharmacology, 21 septembre 2011.
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