L’érythropoïétine a démontré sa capacité neuroprotectrice lors d’études précédentes, Russia Ha-Vinh Leuchter, de l’hôpital universitaire de Zurich, et ses collègues, ont donc voulu savoir si cette hormone pouvait prévenir les atteintes cérébrales, fréquentes chez les enfants prématurés. Selon leurs résultats publiés aujourd’hui dans le JAMA, une administration par intraveineuse de hautes doses d’EPO au cours des 48 heures qui suivent la naissance réduit significativement le risque d’encéphalopathie chez les enfants prématurés.
Des patients recrutés dans une autre étude
Les auteurs ont sélectionné 165 enfants prématurés, dont 77 ayant reçu de l’EPO et 88 issus d’un groupe placebo, afin d’évaluer la présence ou non d’anomalie cérébrale à l’aide de l’IRM. Ces enfants ont été recrutés au sein d’un groupe plus large de 495 prématurés rassemblés dans le cadre d’une étude encore en cours, dont le but est d’évaluer l’impact de l’EPO sur le neurodéveloppement. Dans le groupe EPO, les enfants ont bénéficié d’une première perfusion dans les trois heures qui suivent la naissance, puis une deuxième entre 12 et 18 heures après la naissance et une dernière entre 36 et 42 heures. La dose employée était à chaque fois de 3 000 UI/kg.
Deux fois moins de dommages de la matière blanche
À la fin de l’étude, 22 % des patients du groupe EPO présentaient un score anormal concernant les dommages à la matière blanche contre 36 % des patients du groupe placebo, soit une diminution du risque de dommages de 42 %. De même, des pertes de substances blanches périventriculaires et des lésions de la substance grise étaient moins fréquemment observées chez les patients du groupe EPO (respectivement 18 et 7 %) que dans le groupe placebo (respectivement 33 et 19 %).
Pour les auteurs, ces résultats ne font pas encore office de preuve : « Il faudra une étude spécialement conçue pour vérifier que l’EPO réduit effectivement le risque de lésions cérébrales chez les enfants prématurés. »
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