Une méta-analyse de plus de 100 études dans le monde indique que l’exposition aux pesticides, herbicides et insecticides, et aux solvants, est associée à un risque accru de développer une maladie de Parkinson (MP).
Dans la recherche de facteurs de l’environnement influents sur le développement de la MP, la littérature fait apparaître depuis 1983 le rôle de certains polluants organiques, tels que les pesticides.
Emanuele Cereda et Gianni Pezzoli (Pavie, Italie) ont mené une méta-analyse se distinguant des travaux récapitulatifs précédents, par une étude rigoureuse des méthodologies et par l’analyse de l’influence de la vie à la campagne, en tant que facteur relié à l’exposition aux pesticides et aux solvants.
Un risque accru de 33 % à 80 %
Les auteurs ont inclus 104 études, dont 6 études prospectives et 83 études cas témoins, ainsi que des études évaluant la proximité de l’exposition : vie à la campagne, profession, consommation de l’eau des puits.
Les résultats montrent que l’exposition aux pesticides (insecticides ou herbicides) et aux solvants accroît le risque de MP de 33 % à 80 %. Ce qui est le résultat global obtenu en incluant toutes les études. Il n’y a pas d’association observée avec les fungicides, les rodenticides, les organochlorés et les organophosphorés. Dans les études contrôlées, l’exposition à l’herbicide paraquat ou aux fungicides maneb et mancozeb, s’associe à une multiplication par deux du risque de Parkinson.
« Les insecticides forment une classe hétérogène de composés auxquels les organochlorés et les organophosphorés appartiennent. Parmi les organochlorés, l’insecticide le plus fréquent est le DDT, et le risque associé à ce composé est insignifiant. » L’exposition aux insecticides apparaît par ailleurs étroitement corrélée à l’exposition aux herbicides.
Des résultats cohérents avec la littérature
« Finalement, la MP est trouvée associée à tous les types de situations associées à une exposition à des polluants organiques. L’accroissement du risque s’établit entre 30 % et 34 % », soulignent les auteurs. Les preuves sont données à l’issue des études cas-témoins. Pour l’investigation d’une relation d’étiologie, les études de cohorte sont préférables.
« Nous n’avons pas étudié si le type de l’exposition (par exemple si le composant a été inhalé ou absorbé en percutané), ou la méthode de dispersion (arrosage, irrigation, mélanges…) affectent la survenue de la MP », précisent les deux auteurs. « Mais notre étude suggère que le risque augmente selon une modalité mode dose réponse, en fonction de la durée d’exposition. »
Nos résultats sont consistants avec les résultats antérieurement publiés dans la littérature, soulignent les auteurs. Et par ailleurs, il existe un nombre croissant d’éléments indiquant qu’une interaction gène-environnement intervient dans la genèse des troubles parkinsoniens.
Neurology, 27 mai 2013.
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