Selon des résultats d’une étude française menée sur 1 000 patients, publiée jeudi dans « Plos Genetics », la recherche de mutations du gène SHANK3 peut fournir des indicateurs sur la sévérité de l’autisme. Depuis 2003, les chercheurs de l’équipe de Thomas Bourgeron de l’Institut Pasteur en partenariat avec celle du Pr Marion Leboyer de l’université Paris-Est-Créteil, avaient dénombré plusieurs gènes à l’origine des troubles du spectre autistique. Parmi ces gènes présentés dans la publication, les gènes de la famille SHANK étaient ceux dont les versions mutées étaient le plus souvent retrouvées chez les patients.
Présent chez 2 à 3 % des patients
SHANK est une famille de gènes du développement impliqués dans le développement et le fonctionnement des circuits neuronaux, ainsi que dans la formation des synapses. Les auteurs ont recensé trois gènes de cette famille : SHANK1, SHANK2 et SHANK3. Leur dernière étude révèle que SHANK3 est présent chez 2 à 3 % des autistes avec déficience intellectuelle. Ce chiffre peut paraître faible, mais il s’agit en réalité d’une part bien plus élevée que celle de la grande majorité des gènes décrits jusqu’ici.
Des signes cliniques plus sévères
Plus intéressant encore, les auteurs ont noté que le QI moyen des patients autistes ayant une mutation sur SHANK3 était plus faible que celui de ceux ayant une mutation de SHANK2, qui eux-mêmes avaient un QI plus faible que ceux ayant une mutation sur SHANK1. Des signes cliniques comme l’hypotonie, le retard ou l’absence de regard ou une malformation mineures étaient également plus sévères chez les patients mutés sur SHANK3. Certains enfants allaient même jusqu’à régresser dans leur développement.
En établissant des arbres généalogiques, les chercheurs ont constaté que les mutations le plus sévères des gènes SHANK n’étaient pas héritées, et sont donc apparues de novo d’une génération à l’autre. Ces résultats devraient permettre d’affiner le diagnostic de l’autisme, et d’identifier les molécules permettant de restaurer les fonctions neuronales.
Meta-Analysis of SHANK Mutations in Autism Spectrum Disorders : A Gradient of Severity in Cognitive Impairment, Plos Genetics, publication en ligne du 4 septembre 2014
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