Maladies neurodégénératives et cellules souches

Un facteur de croissance impliqué dans la neurogenèse éviterait le déclin cognitif

Publié le 02/03/2015
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

L’équipe « Développement oligodendrocytaire et interactions neurovasculaires » de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (Paris) et de l’Université de Yale, s’est intéressée au rôle et au mode d’action du VEGF-C, un facteur de croissance produit par les cellules souches neurales (CSN) et de son récepteur VEGFR 3, dans les CSN de l’hippocampe de souris adultes. Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue « Cell Reports ».

Bien que les étapes de la neurogenèse hippocampique soient bien connues, les mécanismes contrôlant cette « opération » sont encore mal compris. Chez l’adulte les CSN sont souvent à l’état quiescent, notamment provoqué par des facteurs dits « répresseurs » tel que le système Notch qui inhibe la prolifération cellulaire. De nombreuses questions subsistent autour des régulateurs positifs et spécifiques aux CSN. Une meilleure connaissance de ces régulateurs pourrait permettre d’améliorer la neurogenèse au cours du vieillissement et ouvrirait la voie à de nouvelles thérapies en particulier chez les patients âgés.

Même voie de signalisation chez la souris et chez l’homme

Les résultats de l’étude effectuée dans un premier temps in vitro et in vivo chez la souris montrent que le tandem VEGF-C et son récepteur VEGFR3 est impliqué dans l’activation des CSN grâce à la voie de signalisation ERK-AKT. Cette activation induit une cascade de réactions menant à « une conversion des CSN en progéniteurs d’interneurones », dans la zone sous-granulaire de l’hippocampe, explique le Pr Thomas. Ces cellules progénitrices prolifèrent puis se différencient en neuroblastes avant de migrer dans la couche granulaire du gyrus denté. Afin de confirmer ce résultat, les chercheurs ont effectué une délétion de façon conditionnelle des cellules souches neurales chez la souris et ont observé une diminution de l’activité de la neurogenèse. Les résultats ont été retrouvés chez l’homme, après des expériences menées in vitro. « Nous émettons donc l’hypothèse que la voie de signalisation pourrait affecter les CSN de l’hippocampe contrôlant la neurogenèse chez les souris et chez l’homme », notent les auteurs.

Des résultats encourageants, mais certains facteurs comme, le contrôle de ces facteurs de croissance, les mécanismes de régulation de l’expression des VEGFR3 et l’interprétation par les CSN des signaux extérieurs doivent encore être déterminés pour « comprendre le fonctionnement des cellules souches dans leur environnement in vivo », conclut le Pr Thomas.

Sophie Martos

Source : Le Quotidien du Médecin: 9391