SELON L’ÉTUDE VACCINOSCOPIE, la vaccination contre le méningocoque C est encore à la traîne en France, et ce malgré les recommandations émises par le Haut Conseil de Santé publique (HCSP) en 2009 et le remboursement depuis janvier 2010. Si près de 90 % des mamans interrogées la jugent « indispensable/utile », les taux de couverture vaccinale n’étaient que de 32,3 % pour les 12 à 23 mois, de 57,3 % pour les 24-35 mois et 21,3 % pour les adolescents (14-16 ans).
Ces chiffres sont nettement insuffisants au vu des objectifs fixés par les politiques vaccinales. L’incidence des infections invasives méningococciques étant la plus forte avant l’âge de 1 an, élevée entre 1 et 4 ans et entre 15-19 ans, les autorités sanitaires ont fait le choix de la protection indirecte, ou « immunité de groupe » par le biais d’une vaccination large de 1 à 24 ans.
Le vaccin conjugué antiméningococcique C est recommandé en une injection unique et le seul remboursé chez tous les enfants âgés de 12 à 24 mois et en rattrapage jusqu’à l’âge de 24 ans. En cas de voyage ou d’exposition, il existe des vaccins non conjugués bivalents (A+C) et tétravalents (A+C+Y+W135) dès l’âge de 24 mois, ainsi qu’un vaccin conjugué tétravalent (A+C+Y+W135) à partir de l’âge de 11 ans. Fin janvier 2013, le premier vaccin méningocoque B (Bexsero) a obtenu l’AMM européenne à partir de l’âge de 2 mois.
Le rôle déterminant du médecin traitant
L’enquête a utilisé le panel de l’Institut des Mamans, qui est reconnu pour sa forte représentativité avec un recrutement dans diverses institutions de la petite enfance. D’après les quotas de l’Insee, 5 250 mamans ont été sélectionnées : 3 000 mères d’enfants de 0 à 35 mois (1 000 pour chaque tranche d’âge : 0 à 11 mois, 12 à 23 mois, 24 à 35 mois) et 2 250 mères d’adolescents de 14 à 16 ans. Il leur était demandé de répondre à un questionnaire standardisé et de reporter les vaccinations figurant sur le carnet de santé.
Les auteurs comprennent mal pourquoi les enfants sont si peu vaccinés malgré la volonté maternelle affichée : manque d’information (âge) ? report à plus tard d’une vaccination « non urgente » ? « indécision » ? Les enjeux sont pourtant importants. Pour les auteurs, « si la couverture vaccinale est insuffisante, une dose de rappel pourrait s’avérer nécessaire, au moins chez les enfants qui ont été vaccinés dans les premières années de vie ». Le rôle du médecin traitant ressort nettement, puisque la couverture vaccinale était 3 à 5 fois plus élevée si cet acteur de santé avait recommandé le vaccin.
Médecine et maladies infectieuses, 2 013.
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