Pour la première fois, un essai de thérapie génique réalisé chez des patients atteints de maladie de Parkinson s’avère concluant sur la diminution de la symptomatologie. Trois gènes ont été transfectés par un vecteur lentiviral à 15 patients souffrant d’une forme avancée de la maladie. Le suivi jusqu’à 4 ans a mis en évidence une bonne tolérance et des signes d’efficacité thérapeutique.
L’équipe française coordonnée par le Pr Stéphane Palfi (hôpital Henri-Mondor), associée à des chercheurs britanniques, publie les résultats de ce premier essai européen de thérapie génique dans la maladie de Parkinson, dans The Lancet. Si le concept aboutit à un traitement utilisable en thérapeutique humaine, c’est à l’horizon 2020 qu’il pourra entrer dans la pratique.
Mise en évidence de la tolérance et l’innocuité
Les spécialistes publient dans « The Lancet » les premiers résultats chez les humains dans un essai de phase I/II, chez 15 patients à un stade évolué, dont les problèmes moteurs ne sont plus équilibrés par les médicaments.
Pour la première fois, un lenvitirus a été utilisé comme vecteur viral, car il offre la possibilité de faire transfecter trois gènes. Les gènes codent pour des enzymes indispensables à la biosynthèse de la dopamine.
Le produit a été administré au cours d’une intervention neurochirurgicale lourde, dans la région du striatum.
Au total, l’essai est concluant. La production de dopamine in vivo, de façon locale et continue, a été restaurée chez les 15 patients. Le suivi sur le long terme a mis en évidence l’innocuité et la tolérance du procédé.
Trois niveaux de doses croissantes ont été testés. L’effet obtenu se révèle dose-dépendant.
« Nous avons observé un effet de stabilisation pendant un an, et plus pour certains patients, avec un recul jusqu’à 4 ans pour le patient qui a eu le plus long suivi. »
Deux types d’effets bénéfiques
Deux types d’effets bénéfiques sont observés : les plus importants portent sur la rigidité et le manque de mouvement ; l’effet sur le tremblement est moins probant (demande plus de dopamine), soulignent les auteurs. Le traitement dopaminergique a pu être réduit chez tous les patients.
Toutefois, « cette voie thérapeutique est symptomatique », a précisé le Pr Palfi. « Elle ne ralentit pas le cours de la progression de la maladie de Parkinson. »
Les prochaines étapes cliniques vont avoir pour objectif de valider une construction virale améliorée permettant d’induire une libération accrue de dopamine (étude de phase 2a). Puis une phase 2b suivra, avec la comparaison de deux groupes de patients : traités et non traités.
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