Le BED (Binge eating disorder) est souvent associé à des antécédents de psychotraumatismes. Une expertise psychiatrique menée sur 777 patients (610 femmes et 157 hommes) en fin de parcours préparatoire avant chirurgie bariatrique a montré que le BED ou hyperphagie boulimique) est présent chez 31 % des femmes et 20 % des hommes. Chez les femmes, il est nettement plus fréquent en cas d’antécédents de carence affective, de violence directe ou indirecte, d’abus sexuel et d’addiction aux drogues ou aux médicaments. Chez les hommes, il est plus fréquent en cas d’antécédents de carence affective mais pas en cas d’addiction. Pour le Pr Olivier Ziegler*, le « moteur du binge » serait la carence affective ou l’angoisse. Il peut être considéré comme un « remplissage anxiolytique » avec de « bons aliments » pour combler un vide affectif. La contrainte intérieure du patient est telle que le sujet ne peut résister. Mais l’effet anxiolytique est ponctuel, ce qui explique la répétition du comportement. La différence est mince entre le BED et une compulsion alimentaire sévère. Dans les deux cas, il s’agit de diminuer l’angoisse. Il est intéressant de souligner qu’une addiction peut en remplacer une autre. Ainsi, une étude rétrospective a été menée dans le service du Pr Ziegler. Elle a inclus 353 patients opérés de chirurgie bariatrique : 20 % étaient sevrés depuis longtemps, 27 % avaient arrêté le tabac avant l’intervention et 53 % étaient non-fumeurs. Résultat : la chirurgie bariatrique a favorisé la reprise du tabac chez les patients sevrés alors que la persistance du BED avait un effet protecteur contre le tabagisme.
*Chef du service diabétologie-maladies métaboliques et nutrition, CHU de Nancy
Communication de Ziegler 0, Witkowski P, Chèvremont A, et al. CHU Nancy
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024