Bœuf, agneau, veau, porc, viande chevaline… Les Français en achètent de moins en moins. Entre 2003 et 2010, la consommation des viandes de boucherie a baissé de 15 % (1) à la différence des viandes de volaille et de charcuterie qui ont progressé. La conjoncture, les difficultés socio-économiques des ménages et certains comportements alimentaires tels que le snacking expliquent, en partie, ce phénomène.
En moyenne, les Français consomment trois fois par semaine de la viande de boucherie, avec des portions de 127 grammes par acte de consommation. Près d’un tiers sont de grands consommateurs (plus de 490 g/semaine ; 154 g/acte). Mais 47 % des Français peuvent être qualifiés de petits consommateurs puisqu’ils en mangent moins de 315 g/semaine.
Prévenir sarcopénie et anémie.
Les viandes crues ont une teneur en protéines élevée (20 %) qui varie peu d’un morceau à l’autre. La consommation de 100 grammes de viande couvre, ainsi, 30 à 50 % des ANC (3). Or 25 % des seniors ont des apports protéiques inférieurs aux ANC. Ce qui contribue fortement à la dégradation de l’état musculaire et peut favoriser la sarcopénie. « Ce phénomène de raréfaction du tissu musculaire atteint, sous sa forme sévère, 10 % des plus de 75 ans. Pour le prévenir, nous recommandons dès 60 ans des apports protéiques suffisants (au moins 1 g/kg/j) et de bonne qualité, tels que ceux contenus dans les viandes, mais aussi le poisson, les œufs et les laitages », affirme le Dr Bernard Durand-Gasselin, gériatre, responsable de la filière gériatrique-Paris Sud.
Sources majeures de zinc, de sélénium et de vitamines B (B3, B6, et B12), les viandes rouges (agneau, bœuf, cheval, canard) sont également riches en fer. « Une portion de 100 g de bœuf crue couvre 10 à 40 % des ANC chez l’homme et 6 à 25 % chez la femme. Dans les viandes, ce fer se présente en majorité sous forme héminique, beaucoup mieux assimilé que le fer non héminique issu des végétaux (céréales, légumineuses, légumes…) », indique Gilles Gandemer. Une consommation plus importante de viandes serait ainsi bénéfique pour la santé des femmes de 18 à 39 ans dont 39 % souffrent de faibles réserves en fer et 17 % d’une déplétion des réserves (4). « Les besoins en fer des femmes sont deux fois supérieurs à ceux des hommes. Or elles consomment près de 25 % de viande en moins que ces derniers », souligne Gilles Gandemer.
Les apports en fer étant exogènes, les habitudes alimentaires des femmes doivent être prises en considération pour prévenir la carence martiale. « Pour la femme réglée, les ANC conseillés en fer sont de l’ordre de 16 mg/jour et pour la femme enceinte, de 25 à 35 mg/jour. Il faut leur recommander une alimentation riche en fer héminique. Et si cela ne suffit pas, procéder à l’administration de fer par voie orale ou parentérale. Pendant la grossesse, l’anémie par carence martiale doit être dépistée le plus tôt possible car elle peut avoir des conséquences fœtales : risques de prématurité, de petite taille, et de petit poids à la naissance », rappelle le Dr Thierry Harvey, gynécologue-obstétricien, chef du service de maternité à l’hôpital des Diaconesses.
(1) CREDOC, enquête Consommation et Comportements Alimentaires en France,2010.
(2)Études sur les valeurs nutritionnelles des viandes, Inra-CIV, 2006-2009.
(3) AFSSA –Apports en protéines : consommation, qualité, besoins et recommandations –synthèse du rapport de l’AFSSA- 2007.
(4) ENNS, 2006. Situation nutritionnelle en France en 2006 selon les indicateurs d’objectif et les repères du PNNS.
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