Comme dans l’Union européenne, les allégations de santé des aliments qui peuvent faire l’objet d’une demande au Canada, aux États-Unis et au Japon concernent uniquement la réduction du risque de maladies. Aucune allégation thérapeutique n’y a encore été approuvée. En aucun cas les étiquettes ne doivent donc mentionner les termes suggérant un tel effet sur les maladies, comme prévenir, guérir ou traiter.
Au Canada, les autorités sanitaires autorisent depuis 2003 « l’utilisation d’allégations de réduction du risque de maladies sur les étiquettes ou dans la publicité d’aliments » sous conditions (1). Pour être recevables, elles doivent refléter des associations bien définies entre les caractéristiques d’« une alimentation saine » et un risque réduit de quelques pathologies : l’HTA (pauvre en sodium et riche en potassium), l’ostéoporose (quantité adéquate de calcium et de vitamine D), les coronaropathies (régime pauvre en acides gras saturés et trans ; riche en fibres solubles contenues dans certains aliments comme l’avoine, le psyllium et l’orge), certains types de cancers (produits céréaliers, fruits et légumes contenant des fibres), les caries dentaires (alcool de sucre).
Au début des années 1990
Aux États-Unis, une loi a été votée en 1990, Nutrition Labeling and Education Act, afin que les consommateurs bénéficient d’informations scientifiques sur les aliments. Les aliments santé y ont fait leur entrée officielle en 1993, année durant laquelle la Food and Drug Administration (FDA) a commencé à autoriser les allégations de santé. Celles-ci concernaient initialement les associations entre un régime riche en fibres totales et solubles et la maladie coronaire (MC), et entre les graisses alimentaires et le cancer (2). Aujourd’hui, d’autres d’allégations de ce type sont acceptées sur la base des relations suivantes : calcium, vitamine D et ostéoporose ; acides gras saturés ou protéines de soja et MC ; céréales riches en fibres, fruits et légumes et cancer ; sucres non cariogènes et caries dentaires ; sodium et HTA ; stérols et stanols et risque de MC.
Anticiper
Au Japon, le ministère de l’Éducation a lancé en 1984 des projets de recherche et développement sur les aliments fonctionnels « pour anticiper l’augmentation de la population des seniors », arguant d’un effet préventif de ces aliments vis-à-vis des maladies chroniques dont l’incidence augmente avec l’âge (3). La réglementation des aliments revendiquant une allégation de santé (Foods for Specified Health Use : FOSHU) date de 1991. Environ la moitié des allégations de santé autorisées à ce jour porte sur l’amélioration des troubles gastro-intestinaux. Certains aliments sont aussi reconnus comme ayant des bénéfices sur l’HTA modérée (lactotripeptides du lait fermenté, des peptides de la sardine…), un effet anticholestérolémiant (phytoœstrogènes, alginate de sodium…), sur la glycémie (dextrine non digestible, L-arabinose…), l’absorption des minéraux (par exemple fructo-oligosaccharides pour le calcium), la triglycéridémie postprandiale (acide eicosapentaénoïque, globine…), la santé dentaire (xylitol, érythritol…) et osseuse (vitamine K2, isoflavones).
Consensus
Pour ces trois pays, l’unanimité règne sur la nécessité de justifier les allégations de santé réglementaires par des données scientifiques rigoureuses. Avec toutefois un bémol pour les États-Unis où, fait remarquer le ministère de la Santé canadien, elles « peuvent être faites même si on dispose de preuves scientifiques limitées, dans la mesure où un avertissement formulé par la FDA figure sur le produit » (1). Santé Canada précise toutefois que, dans ce pays, « la démarche utilisée pour nuancer les allégations santé fait actuellement l’objet d’un examen ».
(1) Santé Canada : http://www.hc-sc.gc.ca/
(2) http://www.fda.gov/Food/LabelingNutrition/LabelClaims/default.htm
(3) Yamada K et coll. Health claim evidence requirements in Japan. J Nutr 2008 ; 138 : 1192S-8S.
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