SON INDICE GLYCÉMIQUE élevé lui valait la suspicion des nutritionnistes. Une équipe de la Harvard School of Public Health vient d’apporter les preuves à charge. Le riz blanc consommé en grandes quantités est significativement associé à un risque majoré de diabète de type 2. C’est ce que concluent le Dr Qi Sun et al dans une large métaanalyse incluant les données de près de 352 400 sujets caucasiens et asiatiques suivis de 4 à 22 ans. Tous indemnes de diabète à l’inclusion, près de 13 300 cas se sont déclarés au cours du suivi. À l’échelle de la population générale, pour chaque portion supplémentaire de riz blanc consommé par jour, le risque relatif est augmenté de 11 %. Élément frappant, en cas de forte consommation, les Asiatiques sont plus susceptibles que les Caucasiens de développer une insulino-résistance.
Jusqu’à présent, les différentes études sur la responsabilité du riz blanc dans le diabète étaient contradictoires. Les retombées en sont pourtant importantes. Le riz blanc est l’aliment de base de près de la moitié de la population mondiale (Chine, Inde, Japon). L’indice glycémique, qui, selon les variétés, dépend du mode de cuisson, de la teneur en amidon et des méthodes de raffinement (décorticage, mouture), reste plus élevé que les grains entiers. La valeur moyenne est ainsi de 64 pour le riz blanc, de 55 pour le riz brun, de 41 pour le blé entier et de 25 pour l’orge. Alors que le riz blanc est la principale source de glucides en Asie, les chercheurs ont voulu en avoir le cœur net. Sur les 36 articles issus de la recherche de la littérature, quatre études ont été sélectionnées au final.
Moins d’activité physique
De manière attendue, il est apparu que les populations asiatiques consommaient beaucoup plus de riz que les populations caucasiennes, à raison de 3 à 4 portions/jour par rapport à 1 à 2/jour. Le risque de développer un diabète en fonction de la dose consommée était plus élevé chez les Asiatiques. Dans ces populations, le risque pour le tiers consommant le plus de riz est augmenté de 55 % par rapport à celui en consommant le moins, tandis que chez les Caucasiens, le risque du tiers supérieur est majoré de 12 % par rapport au tiers inférieur.
Plus la consommation de riz blanc est élevée, plus le risque de diabète de type 2 est important, en particulier chez les Asiatiques. Pourquoi sont-ils plus menacés aujourd’hui, alors que le riz est leur aliment de base depuis des siècles ? Pas de réponse claire à cette question, même si les changements récents de mode de vie avec la montée de l’obésité et de l’insulino-résistance y sont très certainement pour quelque chose. La fin de la famine, la diversification de l’alimentation et surtout la baisse d’activité physique pourraient expliquer pourquoi ces populations développent une susceptibilité accrue aux effets néfastes du riz blanc.
BMJ 2012;344:e1454 doi:10.1136/bmj.e1454
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