Etude

La récompense du boulimique

Publié le 24/03/2011
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Pourquoi certaines personnes tendent-elles à manger en quantités déraisonnables et à affronter tous les risques de l’obésité ? Les neurosciences répondent à cette question : il existe chez certains sujets une vulnérabilité initiale à la suralimentation qui serait liée à une hyperréactivité d’un circuit de récompense activé par la prise alimentaire.

Eric Stice et coll. (Oregon Research Institute) l’ont objectivé, chez 60 adolescents à l’aide de l’IRM, permettant d’examiner l’activité du circuit de la récompense (striatum dorsal) en réponse à différentes situations : boire un milk-shake chocolaté, anticipation de l’idée de cette consommation, gratification par de l’argent ou anticipation de cela (la récompense par l’argent est un renforçateur bien connu, qui est souvent utilisé pour évaluer la sensibilité à la récompense).

Au total, les ados à risque – les deux parents sont obèses – montrent une réponse accentuée du circuit de la récompense lors de la prise alimentaire. La même région présente également une surréaction à la récompense monétaire. Peut-être que ces individus à risque d’obésité présentent une hypersensibilité aux récompenses en général, s’interrogent les auteurs. Qui se promettent de chercher à en savoir plus, car leur démonstration met en jeu la théorie actuelle, communément acceptée, selon laquelle ce serait un déficit au niveau des circuits de récompense qui présiderait à la tendance boulimique.

The Journal of Neuroscience, 22 mars 2011.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8930