LE BULLETIN « Eurosurveillance » décrit dans son numéro du 1er avril la survenue de toxi-infections alimentaires liées à la consommation de fromage au lait cru contenant des entérotoxines staphylococciques de type E . « C’est la première fois que de tels cas sont rapportés en France », affirment les auteurs, A. Ostyn et col, de l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), du ministère de l’Agriculture et de l’Institut de veille sanitaire.
Entre le 29 octobre et le 14 novembre 2009, des cas groupés de toxi-infections ont été signalés dans 6 départements : Nord, Pas-de-Calais, Somme, Aisne, Gard et Savoie. Les investigations ont rapidement conduit à une origine alimentaire commune : la consommation d’un fromage à pâte molle, non pasteurisé et distribué en supermarché. Le même producteur et la même cuve de stockage du lait sont impliqués dans les six épisodes. Des prélèvements ont pu être réalisés et analysés qui ont mis en évidence la présence de nombreux staphylocoques à coagulase positive ( Staphylococcus aureus) et d’une entérotoxine de type E ou SEE (il en existe 5 types, de A à E). Les fromages suspects ont été retirés de la vente.
Cette entérotoxine, pour la première fois impliquée dans une toxi-infection alimentaire en France, a rarement été décrite comme agent causal, contrairement à l’entérotoxine A retrouvée dans environ 70 % des cas des toxi-infections survenues en France entre 1981 et 2002. Quelques cas liés à l’entérotoxine E ont cependant été rapportés aux États-Unis au Royaume-Uni.
Au cours de cet épisode, 23 des 26 personnes (taux d’attaque de 88,5 %) qui ont consommé les fromages contaminés ont présenté des symptômes : nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhées associés parfois à de la fièvre. Les premiers signes sont apparus 1 h 15 à 8 heures après l’ingestion.
L’épisode a finalement été rapidement sous contrôle ce qui illustre, soulignent les auteurs « la capacité du système national de surveillance à détecter les événements même rares ». L’alerte a par ailleurs été diffusée en Europe via le réseau Rapid Alert system for Food and feed.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024