Le Pr L. Serra-Majem (Las Palmas, Espagne) a bien montré le caractère à la fois embryonnaire et difficile des études sur l’hydratation qui est d’ailleurs rarement prise en compte dans les études nutritionnelles : données déclaratives et variables dans le temps, absence de questionnaires standardisés ou encore de biomarqueurs indiscutables de l’état d’hydratation (osmolalités sanguines ou urinaires, USG…). En réalité, tous les biomarqueurs ont fait l’objet de trop peu d’études rigoureuses mais, pour ce faire, il faudrait encore que les analyses cliniques des apports hydriques soient plus systématiques et fines.
En sachant que l’alimentation apporte environ 20 % des rations hydriques mais avec de très grandes variations qualitatives : moins de 40 % d’eau dans la boulangerie-pâtisserie, plus de 80 % dans les fruits et légumes.
On le voit, il y a (aurait ?) beaucoup à faire pour mieux connaître le degré d’hydratation des populations et l’influence de celui-ci sur l’incidence de plusieurs pathologies.
Hydratation, sport et exercice physique
La difficulté à obtenir des données irréfutables s’observe dans un domaine où l’hydratation est importante, la médecine du sport.
Comme l’a souligné le Pr R.J. Maughan (Royaume-Uni) de nombreux facteurs interfèrent et même si l’on estime qu’une perte hydrique supérieure à 2 % de la masse corporelle altère l’endurance et les performances des athlètes, on peut voir des perturbations pour des pertes inférieures, quand la température ambiante est élevée. À l’inverse, les épreuves de force sont moins touchées, avec des performances à peu près conservées pour des pertes hydriques allant jusqu’à 4 %.
Par ailleurs, les méthodes utilisées pour analyser les performances cognitives sont nombreuses et plus ou moins fiables. Enfin, les altérations cognitives sont moins marquées chez les sujets jeunes en bonne santé.
Cela explique le flou des recommandations, remarque J. Kai Wei Lee (Singapour) : si l’apport hydrique avant et après l’effort est assez consensuel, l’hydratation pendant l’effort oppose deux approches : un apport ayant pour objectif de ne pas atteindre les 2 % de perte hydrique et un apport « ad libitum ».
(1) Organisé par l’European Hydratation Institute avec le soutien de Coca-Cola.
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