?Une humble écrevisse pourrait nous être bien utile pour nous aider à comprendre l’activité du cerveau humain. Et pas dans ses fonctions les plus simples, mais dans quelque chose d’aussi élaboré que la prise de décision. Jens Herberholz et coll. ont étudié de près le comportement de ce petit crustacé, surtout connu pour ses qualités gastronomiques. Ils affirment dans les « Proceedings of the Royal Society » que l’écrevisse est capable de faire des calculs compliqués pour évaluer les bénéfices et les risques d’une situation, et de s’y adapter. On a mis les écrevisses devant des choix cornéliens entre leur aliment préféré (en faisant varier l’odeur) et des ombres figurant des prédateurs (en faisant varier leur taille). Les bénéfices et les risques variant entre, d’un côté, obtenir leur prochain repas et, de l’autre, devenir le repas d’un prédateur. « Dans la décision à prendre au cours de l’action, l’écrevisse pèse soigneusement le risque qu’elle prend si elle attaque, par rapport à la chance d’obtenir une récompense. »
Il est actuellement impossible de savoir quels neurones du cerveau humain sont impliqués dans la prise de décision. L’écrevisse peut tout simplement constituer un excellent modèle pour identifier les circuits neuronaux et les neuromédiateurs en jeu. Son organisation neuronale et les médiateurs sollicités (sérotonine, dopamine) sont similaires.
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