En 2001, la France s’est dotée d’une politique nutritionnelle de santé publique, matérialisée par un « Programme National Nutrition Santé » (PNNS). Depuis 2010, ce programme quinquennal est inscrit dans le Code de la Santé Publique.
Ces « repères alimentaires » ont été actualisés par le HCSP qui s'est appuyé sur le socle scientifique fourni par l'ANSES. Ils ont été définis sur la base d’une analyse de santé publique des relations épidémiologiques entre la consommation des différents aliments et le risque de maladies chroniques et la prise en compte du risque d’exposition à des contaminants environnementaux.
À côté de la promotion des fruits et légumes et du discours de limitation de sucre, gras et sel, la consommation de légumineuses et de produits céréaliers moins raffinés est privilégiée, de même que celle des aliments complets ou semi-complets.
Une catégorie spécifique mentionne les fruits à coque sans sel ajouté (amandes, noix, noisettes, pistaches), leur consommation devant être de l'ordre d'1 poignée par jour. Il a également été noté de favoriser la consommation d’huiles végétales riches en acide gras alpha-linolénique (par exemple huiles de colza ou de noix).
Il est également conseillé de limiter la consommation de jus de fruit à 1 verre par jour, en privilégiant les fruits pressés plutôt que les jus industriels, très riches en sucres. La consommation de charcuterie doit également être inférieure à 25 grammes par jour, ainsi que la consommation de viande hors volaille (maximum 500 g par semaine).
Enfin, le PNNS a été complété par des conseils généraux, sur l’utilisation des produits préférentiellement bruts et des aliments végétaux issus d'une agriculture utilisant de faibles intrants, la nécessité d’éviter les portions excessives et le grignotage. Un régime amaigrissant ne devrait être envisagé qu’avec l’aide d’un professionnel de santé.
Un score « evidence-based »
La France a décidé de mettre en place un étiquetage nutritionnel simplifié sur la face avant des emballages. Le Nutri-Score (appelé aussi logo 5 couleurs ou 5C) est destiné à informer les consommateurs de façon simple sur la qualité nutritionnelle des aliments. Suite à l’aval donné le 25 octobre 2017 par la Commission Européenne, l'arrêté officialisant le Nutri-Score comme le seul modèle officiel d’étiquetage nutritionnel simplifié a été signé le 31 octobre par les trois ministres français concernés, la ministre des Solidarités et de la Santé, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation et le ministre de l'Économie et des Finances. Le logo nutritionnel cherche également à encourager les opérateurs économiques à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits. Le système proposé comprend cinq catégories et 5 couleurs, de la meilleure à la moins bonne qualité nutritionnelle.
Le score choisi prend en compte la teneur en nutriments et en composants à favoriser et à limiter. Le logo retenu s’est avéré pertinent en termes de compréhension objective des différents niveaux de l’échelle nutritionnelle, d’utilité perçue et d’impact sur la qualité nutritionnelle des achats des consommateurs.
Bien sûr, la sélection du Nutri-Score s'appuie un solide dossier scientifique ayant conduit à son adoption par le gouvernement après l'aval de la Commission européenne (1). Cela ne se fait toutefois pas sans tiraillements entre les impératifs de santé publique et l'industrie alimentaire… (2).
* Université Paris 13, Équipe de Recherche en Épidémiologie Nutritionnelle, Centre d'Épidémiologie et Biostatistiques Sorbonne Paris Cité, Inserm U1153, Inra U1125, Cnam, ComUE Sorbonne Paris Cité, Bobigny ; Département de Santé Publique, Hôpital Avicenne,
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