La CRP (C-Reactive protein) est une protéine libérée lors de la phase aiguë d’une inflammation. Une augmentation minime de cette protéine correspond à une inflammation à bas bruit cliniquement silencieuse. Or, l’étude américaine « Nurse Health Study » a montré que la concentration plasmatique en CRP a un fort pouvoir prédictif d’événements cardio-vasculaires et qu’elle est souvent associée aux facteurs de risque cardiovasculaires (FDRCV) inclus dans le syndrome métabolique (résistance à l’insuline, hypertension, obésité, dyslipidémie…). Par ailleurs, le syndrome métabolique se développe dans un contexte d’inflammation à bas bruit associé à l’apparition d’une dysfonction de l’endothélium vasculaire, première étape de la maladie inflammatoire qu’est l’athérosclérose.
Des repas riches en acides gras et en sucres entraînent l’apparition de manifestations d’inflammation à bas bruit et de dysfonction endothéliale postprandiales dont les mécanismes sont encore mal connus. Ils pourraient faire intervenir une activation des voies de signalisation inflammatoire au niveau leucocytaire et endothélial en réponse à l’augmentation massive en glucose et en triglycérides ainsi qu’un stress oxydant. Il a été montré que ces phénomènes inflammatoires sont d’autant plus importants que le sujet présente une dysrégulation métabolique associée à des FDRCV.
Effets pro ou anti-inflammatoires
Une huile mono-insaturée comme l’huile d’olive entraîne moins d’inflammation que les graisses saturées riches en acide palmitique et les matières grasses laitières.
En ce qui concerne les glucides, les phénomènes inflammatoires postprandiaux sont stimulés par des charges en saccharose ou en glucose et sont associés à l’élévation postprandiale de la glycémie.
L’adjonction de protéines (de soja ou de caséine de lait) à un repas riche en acides gras saturés prévient l’apparition de la dysfonction endothéliale et de la réaction inflammatoire systémique postprandiales. Cette action pourrait résulter d’un ralentissement de la vidange gastrique conduisant à diminuer l’exposition de l’organisme à l’afflux d’acides gras. Il est aussi possible qu’une augmentation de la réponse insulinique induite par l’introduction de protéines dans le régime intervienne. Parmi les protéines, l’arginine et la cystéine semblent avoir un rôle particulièrement favorable sur le stress oxydant et différentes composantes de syndrome métabolique. « Ceci pourrait expliquer l’effet favorable des protéines de colza riches en ces 2 acides aminés sur la prévention de la dysfonction endothéliale postprandiale que nous avons mise en évidence », explique le Dr François Mariotti (Paris).
Le jus d’orange, les repas riches en fruits et en fibres n’entrainent pas de manifestations inflammatoires postprandiales. L’ingestion de jus d’orange ou son adjonction à un repas a même été associée à une diminution de certaines manifestations inflammatoires (moindre apparition de cellules mononucléaires sanguines et de la production d’espèces réactives de l’oxygène, diminution de production d’endotoxines…). Cet effet bénéfique du jus d’orange est attribué aux substances polyphénoliques qu’il contient. L’alcool et le vin en quantité modérée ne provoquent pas de réaction inflammatoire chez le sujet sain. En revanche, chez le sujet coronarien, la consommation de vin augmente la concentration circulante en interleukine-6. Le patient coronarien pourrait ainsi être plus sensible au stress oxydant hépatique induit par l’alcool.
François Mariotti. « Inflammation postprandiale : peut-on l’éviter en mangeant mieux ? ». Nutripratique, mars 2011, n° 25.
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