Pour mieux comprendre le fonctionnement de ces thérapies ciblées et leurs conséquences sur les synthèses protéiques, l’équipe du Dr Sami Antoun* a analysé les variations de la masse musculaire de patients atteints de cancer du rein métastatique traités par : le sunitinib, un inhibiteur multikinase et des récepteurs vasculaires, l’évérolimus un inhibiteur mTOR et le sorafénib, un inhibiteur multikinase et des récepteurs vasculaires, dont les effets sarcopéniques ont été précédemment rapportés.
Ils se sont appuyés sur les populations de trois études : RECORD 1 (évérolimus versus placebo), TARGET (sorafénib versus placebo) et une étude évaluant le sunitinib + un anti-VEGFR. La masse musculaire a été analysée à partir d’un scanner : surface occupée par le muscle au niveau d’une coupe passant par la 3e vertèbre lombaire. 547 patients ont été inclus (hommes 78 %), 38 dans le groupe évérolimus, 37 dans le groupe sorafénib, 36 dans le groupe sunitinib et 38 dans le groupe placebo. Au stade initial, une surcharge pondérale ou une obésité ont été observées dans 42 % des cas dans le groupe placebo, 55 % des cas respectivement dans les groupes évérolimus et sorafénib et 66 % dans le groupe sunitinib. Le délai moyen de traitement entre deux scanners allait de 117 jours à 172 jours en fonction des traitements.
La variation de poids était non significative dans le groupe placebo, sans variation de la surface occupée par le muscle ou par le tissu adipeux. Chez les patients traités, la perte de poids moyenne observée a été de : - 3,5 ± 5,6 kg, - 2,5 ± 3,8 kg, - 3,1 ± 4,4 kg respectivement dans les groupes évérolimus, sorafénib et sunitinib. En outre, les patients traités ont perdu de la masse musculaire, par rapport au placebo : - 3 ± 8 % avec l’évérolimus (p = 0,1), - 5 ± 8 % avec le sorafénib (p ‹ 0,0001) et - 4 ± 5 % avec le sunitinib (p = 0,001). La vitesse de diminution de la masse musculaire (cm2/j) était similaire dans ces trois groupes et les variations des surfaces occupées par le tissu adipeux n’étaient pas significatives.
À noter, malgré un pourcentage important de patients en surcharge pondérale ou obèses (55 %), 59 % présentent une déplétion musculaire. Les trois thérapies ciblées étudiées ont toutes un retentissement sur la masse musculaire. La perte musculaire est indépendante du statut tumoral.
Journées francophones de nutrition, Reims 2011.
* Antoun S , Albiges L, Iacovelli , Loriot Y, Merad M,Fizaki K, Baracos V, Escudier B (Institut Gustave Roussy Villejuif –France), Martin L (University of Alberta , Edmonton Canada)
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