LA PRÉVALENCE élevée et croissante de l’obésité « met la pression » sur les soignants, qui ne disposent globalement que de peu de méthodes de perte de poids. Une étude internationale suggère qu’en conseillant à des patients obèses ou en surpoids d’avoir recours à un programme d’amaigrissement commercial il est possible de réaliser une intervention précoce. Ce travail mené en Australie, Allemagne et Royaume-Uni a comparé une prise en charge en médecine de ville à celle de Weight Watchers (WW). Il montre que les conseils diététiques, le suivi intensif avec pesées régulières et l’incitation à une activité physique donnent de meilleurs résultats, à 12 mois, qu’un suivi en cabinet médical. La perte pondérale est doublée.
Pour les besoins de l’étude, 772 individus en surpoids ou obèses ont été enrôlés entre septembre 2007 et novembre 2008 dans plus de 110 centres. Tous avaient plus de 18 ans et leur IMC (indice de masse corporelle) était compris entre 27 et 35 kg/m2. Ils avaient en outre au moins un facteur de risque lié à la surcharge pondérale. Le suivi a été de 12 mois,
Perte de poids, en moyenne, de 5,06 kg.
Ils ont été divisés en deux groupes, 377 pour le groupe WW, dont 230 (61 %) suivis un an et 395 suivis en ambulatoire, dont 214 (54 %) suivis 12 mois. Au terme de l’année, la perte de poids était, en moyenne, de 5,06 kg dans le groupe WW contre 2,25 dans l’autre. Le régime commercial a donné aux participants trois fois plus de chance de perdre 10 % ou plus de leur poids initial. De même une perte d’au moins 5 % a été constatée chez 61% des premiers contre 32 % des seconds, associée à une réduction du tour de taille et de la masse grasse. Aucun effet indésirable n’a été relevé au sein de l’ensemble des participants.
« Des travaux complémentaires sont nécessaires pour contrôler que la perte pondérale se maintient sur le long terme, expliquent Susan A. Jebb et coll., de même qu’une analyse du rapport coût-efficacité. »
L’intérêt de ce travail est de réaliser une enquête sur l’efficacité d’un programme commercial en ville, ce qui n’avait jamais été fait. Il n’en demeure pas moins vrai que son sponsor est Weight Watchers International, grâce à un financement du UK Medical Research Council. Toutefois la société américaine précise que le travail « a été mené sous la responsabilité des chercheurs… sans aucune participation de Weight Watchers ».
Lancet, édition en ligne du 8 septembre 2011.
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