LES AUTEURS de ce travail soulignent en préambule que les résultats des dernières études épidémiologiques et des quelques études randomisées d’intervention sur cette association sont discordants. C’est dans des études avec remplacement des AGS par des acides gras polyinsaturés (AGPI) que l’effet bénéfique d’une réduction de la consommation des AGS a été observé. Dans ces circonstances, « le bénéfice cardio-vasculaire pourrait être dû à une augmentation des AGPI ou du ratio AGPI/AGS ».
La métaanalyse a porté sur 21 études épidémiologiques prospectives publiées depuis 1981 et regroupant un total de 347 747 sujets. Durant le suivi, dont la durée moyenne était de quatorze ans (de cinq à vingt-trois ans), 11 006 ont développé une maladie coronaire ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Sur les 21 études, 16 étaient consacrées à la MCV et 8 aux AVC. Leur analyse poolée montre qu’il n’y a pas d’association significative entre la consommation d’AGS et l’augmentation du risque de MCV. À l’issue de la comparaison des quantiles extrêmes de consommation d’AGS, il apparaît en effet que le risque relatif global de MCV est de 1. L’absence d’association concerne autant la maladie coronaire (RR 1,07) que les AVC (RR 0,81). Ces résultats ne sont pas modifiés par l’âge, le sexe et la qualité des études. De même, l’analyse secondaire des 15 études avec ajustement pour la consommation énergétique totale a donné des résultats similaires.
Preuves insuffisantes.
Par ailleurs, seul un nombre limité d’études a permis d’évaluer les effets du remplacement isocalorique des AGS par des glucides ou par des AGPI. Par manque de puissance statistique, aucune conclusion sur ce point ne peut être tirée de la métaanalyse. Cependant, d’après une récente analyse poolée d’études de cohorte, les régimes associant une diminution de 5 % des apports énergétiques provenant des AGS et une augmentation des AGPI entraînent une réduction du risque de MCV, alors qu’il existe une association modeste, mais significative entre les régimes comportant une augmentation de la consommation des glucides et les événements coronaires.
Les auteurs de la métaanalyse concluent à l’insuffisance de preuves épidémiologiques d’une association entre la consommation d’AGS et l’augmentation du risque de MCV, d’AVC ou de maladie coronaire et plaident pour la réalisation d’études supplémentaires pour mieux connaître l’impact du remplacement des AGS par d’autres macronutriments sur ce risque.
(1) Siri-Tarino S et coll. Meta-analysis of prospective cohort studies evaluating the association of saturated fat with cardiovascular disease. Am J Clin Nutr 2010 ; 91 : 535-46.
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